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Les antinucléaires de Bure, de cabanes en prétoires pour leur combat

Ce n'est pas le froid ou la pluie qui risquent de chasser les antinucléaires du bois qu'ils occupent dans la Meuse mais un juge de Bar-Le-Duc dont la décision, attendue le 22 février, fait partie d'une longue série de batailles de prétoires.

Les antinucléaires de Bure, de cabanes en prétoires pour leur combat
Des opposants au projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires, dans la forêt de Mandres-en-Barrois (Meuse), le 21 juin 2016 - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN [AFP/Archives]

Quatre procès sont en cours pour bloquer le projet Cigéo d'enfouissement 500 mètres sous terre des déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue. Un projet contesté depuis plus de 20 ans, mais contre lequel les actions se sont récemment multipliées, notamment devant les tribunaux.

Le 27 février, celui de Bar-le-Duc devra dire, en appel, si des travaux de défrichement entrepris par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) sur le bois Lejuc, site retenu pour l'installation des cheminées d'aération des kilomètres de galeries souterraines, étaient légaux. En première instance, le tribunal avait ordonné l'arrêt des travaux.

Le 28, ce sera au tribunal administratif de Nancy de dire si la cession du même bois à l'Andra s'est ou non faite dans les règles.

Enfin, en mars, la cour d'appel de Versailles se prononcera sur le potentiel géothermique de Bure, que les opposants soupçonnent plus important que ce qui a été déclaré par les défenseurs du projet Cigéo.

Mais avant cela, le 22, la justice se prononcera sur l'expulsion ou non d'un occupant du bois Lejuc. Ce bout de forêt, situé à Mandres-en-Barrois, est devenu l'épicentre de la contestation. Les opposants y ont construit des "vigies", des cabanes dans les arbres, et ont planté des graines aux alentours. Et surtout, affirment-ils, un homme y a élu domicile.

A l'audience, début février, leur avocat, Me Étienne Ambroselli, a affirmé sans ciller qu'un Finlandais, venu "par hasard", s'était installé dans une cabane que l'on doit, selon lui, considérer comme une habitation.

Sven Lindstroem, ce Finlandais insaisissable que ni les huissiers - ni les journalistes de l'AFP - n'ont encore eu la chance de croiser, occupe ces lieux "sans droit ni titre", a rétorqué l'avocate de l'Andra, Me Carine Bourel, qui refuse de reconnaître la cabane comme une habitation.

"C'est un concept architectural d'aspect plutôt contemporain", a défendu Me Ambroselli.

"Recours systématiques"

Sur place, la paille recouvre les murs et sert d'isolation, et au "premier étage", auquel on accède par une échelle de bois, matelas et couvertures s'emmêlent. Pour ce qui est du chauffage, un poêle dans un coin de l'entrée a assuré la chaleur lorsque les températures sont tombées en dessous de zéro cet hiver.

A travers le bois, au moins trois autres constructions ont été érigées. L'une d'elle, à 23 mètres de hauteur, est actuellement habitée par une jeune Allemande, dont on ne saura pas grand-chose, si ce n'est qu'elle est là depuis "un moment".

Installer ces cabanes, c'est rendre l'expulsion plus difficile, explique John - un pseudonyme. Une idée piquée à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. L'objectif est de faire traîner le plus possible les choses, alors que l'Andra doit déposer la demande d'autorisation de création du centre de stockage à l'horizon 2018. Un combat soutenu par Yannick Jadot, le candidat des écologistes à l'élection présidentielle.

"Sur le plan juridique, les recours systématiques font désormais partie de la vie du projet", souligne l'Agence. "Les opposants multiplient les procédures, usant d'arguments de forme, de débats techniques anciens déjà tranchés entre experts ou en exploitant tous les incidents possibles."

"Qu'on soit pour ou contre le nucléaire et quel que soit le monde futur auquel on aspire", la question des déchets "ne peut être éludée", soutient l'Agence.

L'Andra a elle-même déposé plainte pour les dégâts causés à la clôture d'un de ses bâtiments lors d'une manifestation samedi. Selon l'agence, le montant oscille entre 150.000 et 200.000 euros.

Du côté des opposants, on espère que la décision sur la cabane sera différée d'encore quelques semaines. "Jusqu'à mi-mars, date à laquelle la nidification empêcherait, selon le code de l'environnement, toute déforestation."

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