Hôpitaux
"Très cher", "surchargé"...: l'hôpital va mal. Un constat partagé par les trois candidats, qui divergent toutefois sur les traitements à lui administrer.
François Fillon (LR) a réitéré sa volonté de supprimer des postes de fonctionnaires, principalement dans les fonctions administratives mais pas chez les soignants.
Le candidat de la droite, qui promet 20 milliards d'euros d'économies sur cinq ans, veut aussi augmenter le temps de travail dans les hôpitaux tout en améliorant les "perspectives de carrière et de salaires".
Pour Benoît Hamon (PS) et Emmanuel Macron (En marche!), il faut revoir le financement de l'hôpital qui repose sur la tarification à l'activité (T2A).
Le candidat d'En marche! suggère que ce mode de financement soit "plafonné à 50%", tandis que le socialiste évoque l'introduction "d'un financement forfaitaire".
M. Macron promet en outre un "plan d'investissement dans l'hôpital et l'innovation médicale" de 5 milliards d'euros sur cinq ans.
Déserts médicaux
"Tout le monde est d'accord pour lutter contre les déserts médicaux", mais "la solution miracle" reste à trouver comme le rappelle M. Hamon.
Tous disent rejeter les mesures coercitives préférant les incitations notamment financières, qui existent déjà. Ils s'accordent également sur la nécessité de développer les maisons de santé pluridisciplinaires.
M. Fillon et Macron misent aussi sur le développement de la télémédecine.
Côté étudiants, le candidat des Républicains souhaite régionaliser le numerus clausus (nombre d'étudiants autorisés à accéder à la deuxième année de médecine), quand M. Macron défend la mise en place d'un service sanitaire de trois mois avec le déploiement de 40.000 étudiants dans les entreprises et écoles pour développer la prévention.
S'inspirant "des bonnes pratiques" en vigueur chez les kinés et les pharmaciens, M. Hamon plaide lui pour le non conventionnement des médecins s'installant dans les zones surdotées. Avec le risque pour les patients de ne plus être remboursés par la Sécurité sociale.
Prévention
Dans la bouche de tous les candidats, "la prévention" serait la solution pour améliorer la santé de Français... et donc réaliser des économies.
Benoît Hamon préconise notamment le "remboursement par la Sécurité sociale d'une activité physique aménagée ou adaptée pour tout malade chronique dès lors qu'un médecin la prescrit".
François Fillon prévoit lui d'instaurer "une consultation de prévention longue et gratuite tous les deux ans, pour tous les Français".
M. Macron dit aussi "miser sur la prévention, pour maintenir un Ondam (l'Objectif national des dépenses d'Assurance maladie, ndlr), qui sert à freiner l'augmentation naturelle des dépenses de santé, à 2,3% sur le quinquennat, synonyme "15 milliards d'euros d'économies".
Prothèses dentaires, auditives et lunettes
Mal remboursés par l'Assurance maladie, ces soins coûteux ont focalisé l'attention des prétendants à l'Elysée.
MM. Macron et Fillon promettent un "reste à charge zéro" d'ici 2022. Si le candidat de la droite assure que "la hausse des cotisations sera maîtrisée" en "contrôlant le coût des prestations", M. Macron exclut lui toute augmentation des tarifs des mutuelles.
Le candidat d'En marche! mise notamment pour les soins dentaires sur une meilleure rémunération des soins de prévention pour les professionnels et une "baisse des coût" grâce à une "plus grande transparence".
Pour y parvenir, il veut également instaurer des "contrats type" de complémentaire afin d'encourager la concurrence.
M. Fillon prévoit quant à lui la mise en place d'une Agence de garantie de la couverture solidaire des dépenses de santé, qui veillera notamment à ce que les cotisations "n'augmentent pas abusivement".
Il vise aussi une prise en charge "à 100%" des lunettes pour enfants "dès 2017" par l'Assurance maladie.
Pour les retraités "les plus modestes", l'ancien Premier ministre a dit également son intention d'augmenter les "aides à l'acquisition d'une complémentaire santé".
Pour sa part, M. Hamon veut "augmenter la part de remboursement de la Sécurité sociale" pour ces soins coûteux et élargir à terme l'ensemble des aides publiques à la complémentaire santé, notamment fiscales, aux fonctionnaires, retraités et étudiants, quitte à envisager "une contribution supplémentaire (...) de la dépense publique".
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