En déplacement au Liban, la présidente du parti d'extrême droite et candidate à la présidentielle Marine Le Pen a refusé de répondre aux questions sur le sujet devant la presse à Beyrouth.
"Pour la seconde fois a lieu une perquisition des mêmes bureaux, s'agissant des mêmes faits présumés, ce qui confirme que la première perquisition a été infructueuse", a commenté le FN dans son communiqué.
Le parti dénonce "une opération médiatique" visant à "perturber le bon déroulement de la campagne électorale présidentielle" et à "tenter de nuire à Marine Le Pen au moment même où sa candidature effectue une importante percée dans les intentions de vote, notamment pour le second tour".
Lors de cette perquisition, dans l'enquête conduite par des juges d'instruction du pôle financier de Paris, les policiers ont procédé à "la copie des disques durs des ordinateurs de deux assistantes de Marine Le Pen, dont celui de Catherine Griset", a précisé à l'AFP un avocat de la dirigeante frontiste, Marcel Ceccaldi.
"Il y a l'agenda de Marine Le Pen, ses contacts, ses rendez-vous, son activité politique", a-t-il détaillé en dénonçant dans cette opération "une instrumentalisation politique de la justice".
"Cette perquisition est un moyen de contourner l'immunité parlementaire de Mme Le Pen et, par ailleurs, constitue une atteinte au libre exercice de sa fonction de présidente de formation politique concourant librement à l'élection présidentielle", a estimé Me Ceccaldi.
Les policiers de l'office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF) avaient déjà mené une perquisition au siège du FN, en février 2016, dans le cadre de l'enquête préliminaire du parquet de Paris.
Vers un deuxième cas de salaire injustifié
Vendredi, Mme Le Pen a démenti avoir reconnu l'emploi fictif de son garde du corps, Thierry Légier, comme assistant parlementaire, d'octobre à décembre 2011, contredisant un rapport de l'organisme antifraude de l'Union européenne (Olaf) dont des extraits ont été publiés jeudi par Mediapart et Marianne.
Le rapport de l'Olaf épingle un deuxième cas de salaire injustifié, celui de Catherine Griset, collaboratrice parlementaire de Marine Le Pen "accréditée" au Parlement européen de décembre 2010 à février 2016 alors qu'elle est son assistante au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine) depuis de nombreuses années.
L'Olaf avait été saisi en janvier 2014 sur dénonciation anonyme.
A cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants d'élus frontistes au Parlement européen car leurs noms apparaissaient aussi sur l'organigramme du parti en France.
Comme Marine Le Pen ne s'est pas acquittée avant le 31 janvier des 339.946 euros réclamés par le Parlement, correspondant aux salaires versés à M. Légier et à Mme Griset, l'assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer effectivement les sommes versées en amputant de moitié l'indemnité de l'eurodéputée frontiste. Me Ceccaldi a annoncé avoir déposé un recours devant le tribunal du Luxembourg pour demander l'annulation de ce recouvrement.
Après deux ans d'investigations, l'Olaf a transmis cet été son rapport à la justice française qui enquête en parallèle sur cette affaire d'emplois fictifs présumés.
Le parquet de Paris, saisi par le Parlement européen, avait ouvert en mars 2015 une enquête préliminaire qui a débouché mi-décembre dernier sur l'ouverture d'une information judiciaire confiée à des juges d'instruction. L'enquête est ouverte pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.
Le FN a déjà été renvoyé en procès, ainsi que deux de ses cadres, dans l'affaire du financement de ses législatives en 2012. Le procès n'a pas encore eu lieu.
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