M. Pence doit s'entretenir dans la matinée avec la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini, les présidents Donald Tusk (Conseil européen) et Jean-Claude Juncker (Commission), avant d'aller voir en début d'après-midi Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan.
Bruxelles, où le vice-président américain a été accueilli dimanche pour un dîner avec le Premier ministre belge Charles Michel, constitue l'ultime halte de sa première tournée européenne.
Ce week-end en Allemagne, il a notamment participé à la Conférence pour la sécurité à Munich avec le gratin diplomatico-militaire mondial.
Assurance d'un engagement dans l'Otan "inébranlable", sur fond de relations glaciales entre l'Alliance atlantique et la Russie; garantie d'un partage avec l'Europe, le "plus grand allié", des valeurs de démocratie et de justice: le dirigeant américain a voulu calmer les inquiétudes européennes, soulignant plusieurs fois s'exprimer au nom du président Trump.
Des propos qu'il devrait réaffirmer lundi alors que la nouvelle administration républicaine est perçue comme isolationniste, nationaliste et beaucoup moins attachée aux liens transatlantiques que les précédentes.
Federica Mogherini, qui insiste régulièrement sur l'importance pour l'Europe de thèmes comme le réchauffement climatique ou un fonctionnement efficace de l'ONU, entre autres sur le dossier israélo-palestinien, est sortie plusieurs fois de sa réserve depuis l'entrée en fonction de Donald Trump.
Il y a dix jours à Washington, elle a appelé les Etats-Unis à "ne pas interférer dans la politique européenne", alors qu'on l'interrogeait sur la volonté prêtée à un site d'informations pro-Trump d'influencer les élections cette année en France et en Allemagne.
Une relation 'moins automatique'
Mme Mogherini a aussi estimé que la relation UE-USA risquait désormais d'être "moins automatique", dans un entretien le 15 février à plusieurs journaux européens.
"Nous entrons dans une phase où nous devrons voir dossier par dossier, sujet par sujet, en nous basant sur nos propres valeurs, intérêts et priorités", a-t-elle prôné, "nous préférons travailler de concert sur le plus de dossiers possible, mais ce n'est pas la fin du monde si ce n'est pas le cas".
Car de ce côté-ci de l'Atlantique, tout le monde a à l'esprit les propos lapidaires de Donald Trump sur l'UE, qu'il considère à la solde des intérêts allemands et promise à davantage encore de fragmentation après le "succès" du Brexit.
Début février, beaucoup d'Européens ont été ulcérés par les déclarations de Ted Malloch, présenté comme possible futur ambassadeur américain auprès de l'UE, qui a comparé le bloc européen à l'Union soviétique et parlé de l'euro comme d'une "expérience erronée".
MM. Tusk et Juncker, qui verront eux aussi M. Pence pour la première fois lundi, ont exprimé des inquiétudes depuis l'élection surprise de Donald Trump en novembre, notamment sur la politique commerciale souhaitée par son administration.
Quelques jours après l'élection, M. Juncker avait même qualifié la campagne électorale du milliardaire républicain de "parfaitement dégoûtante".
Pour la venue de Mike Pence à Bruxelles, trois mois avant celle prévue fin mai de Donald Trump lui-même, des ONG ont appelé à manifester lundi matin au pied des institutions européennes afin de dénoncer notamment la politique du nouveau président américain sur l'immigration et la santé.
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