Il s'agit de la première rencontre de ce groupe dit des "affinitaires" (une dizaine de pays occidentaux et arabes, ainsi que la Turquie) depuis la prise de fonction du président américain Donald Trump il y a près d'un mois.
Et encore une fois, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson sera au centre de toutes les attentions de ses partenaires, soucieux de cerner le positionnement de Washington sur ce conflit sanglant et extrêmement complexe.
"Sur la lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique), on est rassuré, les engagements américains restent les mêmes. Mais sur le volet politique du dossier, on ne sait pas quelle est la position américaine", résume un haut diplomate français.
Donald Trump a répété à plusieurs reprises que la lutte contre l'organisation jihadiste EI était sa priorité, et a réclamé au Pentagone des plans pour une nouvelle stratégie d'ici la fin du mois. Il envisage notamment une coopération renforcée avec les Russes dans les bombardements contre le groupe jihadiste.
Mais "les Américains vont progressivement s'apercevoir que la lutte contre Daech implique aussi des choix dans la région et une vision à long terme", poursuit le diplomate.
Un autre pays devrait également se trouver sur le gril: la Turquie, soutien de la rébellion syrienne et détracteur acharné du président Bachar al-Assad pendant des années.
Mais Ankara, qui intervient militairement dans le nord de la Syrie, s'est rapproché fin 2016 de Moscou, allié indéfectible de Damas. La Turquie parraine ainsi avec la Russie et l'Iran un cessez-le-feu très volatil en Syrie et un processus de négociations au Kazakhstan qui n'a pas permis d'avancées notables jusqu'à présent.
"Nous avons besoin d'unité, afin de parvenir à la reprise des négociations de Genève", a insisté jeudi le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel.
"Notre but est de nous assurer que le processus de paix revienne sous le contrôle de l'ONU", insiste pour sa part un diplomate européen.
Les précédentes sessions de négociations à Genève en 2016 ont échoué en raison de la violence sur le terrain et du fossé immense entre les belligérants sur la transition politique et le sort du dirigeant syrien.
Cacophonie
Rex Tillerson aura sans conteste été la vedette involontaire de ce sommet de deux jours du G20 qui s'achève à la mi-journée.
Outre ses positions sur la Syrie, le très discret secrétaire d'Etat américain a été sondé par ses pairs sur la Russie, l'Iran, le Proche-Orient, le commerce mondial.
Autant de dossiers sur lesquels l'administration Trump a donné des messages contradictoires si ce n'est cacophoniques.
S'il n'a pas donné publiquement d'indications sur la plupart des sujets, M. Tillerson a en revanche tempéré la volonté prêtée à Washington de se rapprocher de Moscou, annonçant une coopération sous condition et réclamant à la Russie le respect des accords de paix en Ukraine.
Après la réunion sur la Syrie, M. Tillerson pourrait rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi dans un contexte tendu.
Donald Trump a d'abord paru remettre en cause le principe de la "Chine unique" à propos de Taïwan, avant de faire machine arrière.
Et en matière commerciale la Chine est devenue, avec l'Allemagne, la cible préférée de l'administration américaine qui l'accuse par ses exportations de contribuer à détruire des emplois aux Etats-Unis.
Le G20 terminé, l'attention se portera sur Munich, où se tient jusqu'à dimanche la Conférence sur la Sécurité, le grand rendez-vous annuel du gotha mondial de la défense.
Cette fois-ci, tous les yeux seront fixés sur le vice-président américain Mike Pence, qui doit notamment rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel samedi.
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