Le PNF a écarté jeudi "en l'état" un classement sans suite de l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon.
Certes, comme le titre Le Parisien/Aujourd'hui en France, "Fillon gagne un sursis" mais c'est un "simple répit" pour le candidat Les Républicains à la présidentielle.
"Dans ce bras de fer, la pression ne pèse pas que sur les épaules de François Fillon" mais aussi sur les juges qui sont placés "face à une écrasante responsabilité. Celle de disqualifier un candidat à la présidentielle", commente Stéphane Albouy dans l'éditorial du quotidien parisien.
Dans Le Figaro, Paule Gonzalès fait part d'un certain optimisme du "camp Fillon (qui) semble parier sur un gel de l'enquête préliminaire le temps des élections".
L'ancien Premier ministre entend passer outre cette pression judiciaire et s'en remettre "au seul jugement du suffrage universel". "Un élan surjoué", commente L'Est républicain sous la plume de Philippe Marcacci.
'Epée de Damoclès'
Mais il est vrai que, "hors une décision de justice bien improbable dans les délais impartis, rien ni personne ne peut lui imposer de jeter l'éponge", analyse François Ernenwein dans La Croix.
Il reste que "la base naturelle de la droite s'est brutalement rétractée de plusieurs crans", constate Laurent Joffrin dans Libération. "Fillon tente de changer de terrain en faisant du Sarkozy, époque Kärcher. L'opinion sera-t-elle dupe?"
L'Humanité et son éditorialiste Maurice Ulrich sont exaspérés. "Avec l'annonce, hier, du parquet financier excluant un non-lieu, on a envie de dire assez. Assez, Monsieur Fillon ! Vous dénaturez la campagne électorale et le débat démocratique."
Pour le candidat, "le supplice va se prolonger" et "Fillon va donc poursuivre son chemin de croix", estime Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées.
"Le soupçon est toujours là et l'épée de Damoclès au-dessus du candidat", confirme Bernard Stephan de La Montagne.
Bruno Dive rappelle dans Sud-Ouest qu'"il est passé en quelques semaines du statut de favori dans cette présidentielle à celle de troisième homme, et d'une élection qui semblait imperdable au risque d'être éliminé dès de premier tour".
"La poursuite des investigations est moins pénalisante qu'une mise en examen, mais elle renforce le scénario le plus ennuyeux, car le plus flou", souligne Michel Urvoy dans Ouest France.
"Pour François Fillon c'est une victoire; pour ses opposants, c'est une disqualification qui se rapproche. Et pour nous Français?? C'est le grand vide", conclut Yann Marec dans Midi libre.
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