Cette décision marque un nouvel épisode d'une semaine de vives tensions diplomatiques entre les deux pays, leur première crise depuis l'arrivée à la Maison blanche du président républicain le 20 janvier.
"Le recours en cassation est déclaré irrecevable. C'est une réalité et un acte d'injustice absolue", a déclaré à l'AFP l'avocat de M. Lopez, Juan Carlos Gutiérrez, dont le client avait été déclaré coupable d'incitation à la violence lors de manifestations contre le gouvernement vénézuélien ayant fait 43 morts en 2014.
L'avocat a précisé que plus aucun recours n'était désormais possible au Venezuela mais que Leopoldo Lopez, fondateur du parti d'opposition Volonté populaire, pouvait encore saisir la justice internationale s'il le souhaitait.
Mercredi, Donald Trump avait justement lancé un appel en faveur de cet opposant, figure de l'aile dure de l'opposition, emprisonné depuis trois ans.
"Le Venezuela devrait autoriser Leopoldo Lopez, un prisonnier politique et époux de @liliantintori (que je viens de rencontrer avec @marcorubio) à sortir de prison immédiatement", avait-il écrit sur Twitter.
Il avait accompagné son message d'une photo le montrant, le pouce levé, au côté de Lilian Tintori, en compagnie du vice-président Mike Pence et du sénateur républicain Marco Rubio.
"Je leur ai parlé de la crise humanitaire que nous vivons au Venezuela et de nos prisonniers politiques", avait de son côté tweeté Lilian Tintori, dénonçant "une dictature".
L'intervention du président américain était survenue après plusieurs jours déjà tendus entre Caracas et Washington.
Mercredi, le chef de l'Etat vénézuélien Nicolas Maduro avait averti son homologue américain qu'il répondrait avec fermeté à toute agression contre son gouvernement.
"S'ils (les Etats-Unis) nous agressent, nous n'allons pas nous taire" avait-il lancé.
Ces déclarations faisaient suite aux sanctions financières infligées lundi par le Trésor américain, pour trafic de drogue, à son vice-président Tareck El Aissami, 42 ans, considéré comme son probable successeur.
Radicalisation du chavisme?
Le gouvernement vénézuélien a également suspendu mercredi le signal de CNN en espagnol, principale chaîne d'information d'Amérique latine, l'accusant de "propagande de guerre" après la diffusion d'un reportage sur un trafic supposé de visas et passeports vénézuéliens qui aurait été organisé par M. El Aissami.
Jeudi le gouvernement se préparait à couper aussi la retransmission de CNN en espagnol sur internet, où la chaîne ayant décidé d'offrir gratuitement son signal en réaction à sa suspension.
Des dizaines de journalistes et employés de presse ont manifesté jeudi à Caracas devant le siège de la Conatel contre la "censure" visant CNN.
"Nous parlons du droit des citoyens à être informés correctement. Il y a une violation des libertés", a notamment dénoncé Tinedo Guia, le président du Conseil des journalistes (CNP).
Les relations entre Washington et Caracas sont tendues depuis 1999 et l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez, célèbre pour ses diatribes anti-américaines. Les tensions se sont poursuivies avec l'élection en 2013 de son successeur Nicolas Maduro, tout aussi virulent contre "l'empire".
Les deux pays n'ont plus d'ambassadeur respectif depuis 2010.
Pour l'historien Agustin Blanco, ces derniers épisodes de tensions ne peuvent que durcir encore plus le camp chaviste.
"Ni la déclaration du Trésor américain contre El Aissami, ni les reportages de CNN poussent le gouvernement au bord de l'agonie, car il s'appuie sur un appareil militaire et judiciaire", observe-t-il.
Au contraire, cela "lui servira pour augmenter sa conviction et sa rhétorique anti-capitalistes".
"Le résultat sera un plus grande radicalisation politique" au Venezuela, renchérit l'analyste Luis Vicente Leon.
"C'est inévitable, cela peut accélérer ce processus qui allait être progressif. La phrase de Trump (appelant à la libération de Leopoldo Lopez, ndlr) peut servir au gouvernement pour reparler d'une intervention étrangère et aider à renforcer la cohésion du chavisme", estime-t-il, à un moment où Nicolas Maduro est très impopulaire dans son pays, dans un contexte de profonde crise économique.
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