L'Église a voulu réagir, et réagir rapidement. Quelques heures seulement après la mise en examen d'un prêtre de 73 ans du diocèse de Rouen (Seine-Maritime) pour "viol aggravé et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans", l'archevêque Mgr Lebrun est revenu sur l'affaire.
Un prêtre qui a connu "des difficultés relationnelles importantes"
L'archevêque, qui s'est entretenu avec le prêtre à la sortie de ses 48 heures de garde à vue, confie "qu'il a un peu de lucidité sur la gravité de ce qu'il a fait. Ce qui m'a frappé c'est quand il m'a dit "Finalement, ils détruisaient parce que je les détruisais", il a compris que les gestes qu'il avait sont destructeurs…"
Il fait ici référence à deux événements qui avaient poussé le diocèse à porter plainte. Le premier survient au cours de la période (de 2009 à 2014) pendant laquelle le prêtre mis en cause exerçait sa mission dans la paroisse de Yerville. "Il avait des difficultés relationnelles importantes avec les paroissiens, mais aussi avec la mairie, relate l'archevêque. Des dégradations avaient eu lieu au presbytère où ils recevaient des jeunes".
Le second épisode remonte à l'année dernière, alors que le prête était arrivé à Rouen. "Il était toujours pris dans une sorte de harcèlement qui laissait penser qu'il y avait quelque chose derrière. Nous l'avons interrogé, et également porté plainte pour que la lumière soit faite par la police." Une plainte qui pourrait être à l'origine de l'enquête actuellement en cours.
Deux victimes se seraient manifestées
Mgr Lebrun assure que, dans sa connaissance actuelle du dossier, rien ne pouvait pour autant laissait présager de la gravité des faits. Dans ces affaires, "le silence est terrible, tout le monde sait que les victimes parlent difficilement de ces questions-là".
"Il y aurait actuellement deux victimes", précise Mgr Lebrun, qui appelle les potentielles autres victimes à parler. Le prêtre, placé sous contrôle judiciaire, a été suspendu de ses fonctions le temps de l'enquête.
L'archevêque, qui assure "qu'aujourd'hui, ce n'est pas la réputation de l'Église qui m'intéresse mais les victimes, la vérité de ce que nous sommes", confie être pris d'un "double sentiment: la culpabilité d'abord, car c'est l'un de nos prêtres, et la colère, le sentiment d'avoir été trahi par lui".
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