Siégeant à la prison d'Eysses, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), où il est incarcéré, le tribunal d'application des peines a statué en faveur de la libération conditionnelle du détenu, aujourd'hui âgé de 72 ans, a-t-on appris de sources proches du dossier.
Malgré l'opposition de la partie civile, cette décision intervient via le jeu classique des remises de peine, le condamné étant incarcéré depuis le 23 mars 2008.
Jean-Michel Bissonnet devrait quitter la prison dans les premiers jours de mars, a-t-on indiqué de mêmes sources, sans spécifier la date exacte de sa libération.
Le riche retraité, habitant dans l'Hérault, avait été condamné en appel le 24 novembre 2011 par la cour d'assises de l'Aude à Carcassonne à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir commandité l'assassinat de son épouse Bernadette, abattue le 11 mars 2008 de deux coups de fusil à canon scié dans la villa du couple, à Castelnau-le-Lez, où avait été retrouvé son corps, le même jour.
En première instance il avait été condamné à 30 ans de réclusion. Jean-Michel Bissonnet était ainsi condamné à purger la même peine que Méziane Belkacem. Celui qui, lors du procès en première instance avait reconnu avoir exécuté le contrat à la demande de son patron et contre la promesse de 30.000 euros. Le jardinier avait vu sa peine de 20 ans confirmée en appel, de même que le vicomte Amaury d'Harcourt, condamné en première instance à huit ans de prison pour avoir participé aux préparatifs du crime et caché l'arme.
surveillance électronique pendant un an
Ce verdict en appel venait conclure un feuilleton judiciaire qui avait débuté dès la découverte du cadavre de Bernadette Bissonnet: neuf jours après la découverte du corps de sa patronne, le jardinier d'origine harkie passe aux aveux, puis, deux mois plus tard, le vicomte d'Harcourt, descendant d'une illustre famille de la noblesse française, fait de même. Tous deux désignent un commanditaire: Jean-Michel Bissonnet.
Mais depuis le début de l'affaire, le principal accusé, âgé de 64 ans au moment des faits, n'a eu de cesse de démentir les charges pesant sur lui. Tout au long de la procédure, il avait été soutenu par un comité de défense émanant pour une bonne part de la bourgeoisie de Montpellier, dont les membres ont assisté à tous ses procès.
Car il y eut trois procès. Un premier avait déraillé en 2010 quand les Assises de l'Hérault avaient appris que Jean-Michel Bissonnet avait tenté de soudoyer un détenu pour qu'il vienne accabler à la barre Amaury d'Harcourt par un faux témoignage. Le deuxième procès début 2011 s'était finalement soldé par les condamnations des trois hommes.
En détention depuis 2008, Jean-Michel Bissonnet avait défendu le 27 janvier dernier sa demande de remise en liberté conditionnelle, lors d'une audience, tenue à huis-clos, devant le tribunal de l'application des peines dépendant du TGI d'Agen. La décision avait été mise en délibéré au 15 février.
Après sa libération effective du Centre de détention d'Eysses, début mars, le septuagénaire devrait comparaître, dans un premier temps, devant un Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) parisien dans le cadre d'un aménagement de peine. Il devrait faire l'objet d'un placement strict sous surveillance électronique (PSE) durant un an. Période à l'issue de laquelle, il restera assujetti aux termes et obligations de la libération conditionnelle.
Me Laurence Morisset, dernière avocate en date de Jean-Michel Bissonnet, contactée par l'AFP mercredi soir, n'était pas joignable. Interrogé de son côté, le Parquet d'Agen s'est refusé à tout commentaire.
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