Après bientôt six ans de guerre, plus de 312.000 morts, la moitié de la population déracinée et un pays en ruines, la grande majorité des habitants des camps de réfugiés n'ont qu'un souhait: rentrer chez eux.
Mais si un cessez-le-feu entré en vigueur fin décembre a permis une baisse significative des violences, la sécurité est loin d'être assurée et les combats continuent à travers le pays.
Une réunion parrainée par l'Iran, la Turquie et la Russie est prévue jeudi à Astana pour discuter du respect du cessez-le-feu, en amont d'autres pourparlers à Genève le 23 février sous l'égide de l'ONU, qui vont tenter de déboucher sur un règlement politique du conflit.
Comme son oncle, Ahmad al-Khabouri, 32 ans, ne se fait guère d'illusions.
"Je n'ai pas grand espoir dans les négociations", confie cet homme qui réside avec sa femme et ses jeunes enfants dans le camp d'Azrak, au nord d'Amman, qui accueille 54.000 réfugiés.
Originaire de Deraa, une ville du sud de la Syrie qui a été le berceau du soulèvement populaire de 2011 réprimé par le régime, Ahmad a dû fuir en Jordanie en 2014.
Même si depuis, il a réussi à trouver un travail, le mal du pays est bel et bien présent.
"Je ne sais pas si ma maison est détruite, mais je veux rentrer à tout prix dans mon pays même si on a réussi à construire une nouvelle vie ici", dit cet homme qui tient un petit magasin dans le camp.
"Je rêve de ma maison à Deraa et des terrains cultivés tout autour (...) Je les ai dans ma tête et mon coeur", confie son oncle, 65 ans, sous couvert de l'anonymat.
'On n'espère rien'
"Malgré la vie digne que nous avons ici, je retournerai en Syrie dès que la sécurité y sera rétablie", dit également Ali al-Ghouthani, 42 ans et originaire lui aussi de Deraa.
"Même si ma maison est détruite (...) je la reconstruirai", assure ce père de huit enfants, devant son magasin d'électroménager.
Dans le camp de réfugiés syriens de Marj, dans l'est du Liban, Qasiyah Ezz explique qu'elle ne veut que "la sécurité et une petite maison pour moi et mes enfants, rien d'autre".
"Que le régime tombe ou pas, peu importe. Nous avions la paix dans notre beau pays, je veux rentrer", dit cette femme de 38 ans, qui a dû fuir la grande ville de Homs (centre) avec ses dix enfants.
Mais pour certains réfugiés syriens, l'idée de rentrer au pays reste effrayante.
"J'avais très peur, maman a très peur et nous ne voulons pas retourner" chez nous, confie Ghazal, 5 ans, qui fait des dessins dans une école du camp d'Azrak.
A ses côtés, Nehma, âgée de 11 ans, est trop contente d'avoir trouvé une l'école pour repartir vers un pays dont l'avenir est si incertain. "La guerre n'est pas finie, on ne va pas retourner en Syrie pour mourir", lance-t-elle.
Le désenchantement est aussi de mise au Liban, autre pays voisin de la Syrie qui accueille environ un million de réfugiés syriens.
"On n'espère rien, ils se sont déjà rencontrés pour dialoguer quatre ou cinq fois sans résultat", souligne Tarek Salloum, 24 ans, qui habite dans le camp de Marj.
"Il n'y aura pas de règlement car personne ne veut faire de concessions", estime ce jeune homme originaire de Zabadani, près de Damas.
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