"The Party" est "un regard à la fois léger et tendre sur l'état de l'Angleterre, une Angleterre en quelque sorte cassée", a expliqué la réalisatrice Sally Potter ("La leçon de tango") devant la presse à Berlin.
Tourné en seulement deux semaines - dont celle durant laquelle la Grande-Bretagne a voté pour sortir de l'Union européenne - le film parvient à faire rire en 1h10 du délitement de la politique, grâce à ses acteurs et des dialogues ciselés.
Sur le plan stylistique, "The Party" bénéficie d'un superbe noir et blanc, qui donne du relief aux personnages et laisse une grande place à la musique, huitième personnage du film.
Janet (Kristin Scott Thomas) vient d'être nommée ministre de la Santé d'un cabinet fantôme qu'on imagine être travailliste. Pour célébrer cette nomination, qu'elle a attendue toute sa vie, elle organise un repas avec des amis quelques heures avant de prendre ses fonctions.
Les invités arrivent les uns après les autres, notamment sa plus proche amie, la très cynique April (Patricia Clarkson), et son compagnon, un naturopathe allemand détonant joué par le Suisse Bruno Ganz.
Pendant ce temps, le mari de Janet (Timothy Spall, vu dans la saga Harry Potter) semble incapable de se réjouir et va finir par dire ce qu'il a sur le coeur. De révélation en révélation la "petite fête" va prendre un tour tragi-comique.
Exploration des faux-semblants et des mensonges, critique du monde bourgeois et de l'affaiblissement des idéaux, "The Party" met le doigt sur une perte de repères qui se manifeste autant en politique que dans les rapports de couple.
Le scénario a été écrit pendant les élections législatives de 2015 marquées par la réélection de David Cameron. Un moment où il était "difficile de distinguer la gauche de la droite", selon la réalisatrice, sévère sur l'état de la politique dans son pays.
"Depuis les choses ont changé, elles sont plus polarisées mais ce qui était important était ce sentiment de ne pas parvenir à savoir ce qui est vrai en matière de politique", une situation dont découle plus ou moins le Brexit, estime Sally Potter, une des quatre réalisatrices à avoir un film en compétition à Berlin.
A LIRE AUSSI.
Une comédie musicale fait swinguer le Brexit
Le Brexit, quelle bonne blague!
Donald Trump, visage américain du populisme
Idées loisirs en Normandie pour ce weekend du samedi 18 et dimanche 19 février
Golden Globes: ode à Hollywood, l'enfance et Isabelle Huppert
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.