Une quinquagénaire a comparu jeudi 9 février 2017 devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour abus de faiblesse envers une personne vulnérable, faits commis dans l'agglomération en juin 2016.
Très courtes fiançailles
"Ce sont de très courtes fiançailles" constate le président Christophe Subts, lorsque la prévenue raconte qu'au bout de quatre jours de connaissance, elle a offert son corps à son amoureux. Mais l'amoureuse ne lésine pas sur les détails "Cette relation est devenue une relation d'amour, le vrai ! Je ne suis pas une prostituée ! Ce n'est pas parce qu'il a 86 ans qu'il n'a pas de besoins. Il était très entreprenant, on le faisait souvent."
C'est au bout de deux mois qu'elle lui parle de son projet d'entreprise et qu'il lui offre spontanément 4 000 euros pour le réaliser. Seulement avec la somme, en guise d'entreprise, elle acquiert une voiture.
Elle conteste la vulnérabilité de son amoureux
Les enfants font appel à deux médecins et leurs diagnostics convergent : l'homme souffre de troubles cognitifs notables dus à une pathologie neuro-dégénérative entraînant un manque de discernement. La prévenue conteste farouchement avoir pris conscience de sa vulnérabilité "Il est influencé par ses enfants. D'ailleurs, j'ai voulu le rembourser mais il a refusé disant que cet argent il me l'avait donné. : on va faire comme si tu me l'avais rendu."
Manipulation évidente ?
L'avocat de la partie civile met en avant une manipulation évidente sous couvert de relations charnelles. La procureure rappelle que ce ne sont pas les rapports intimes qui sont reprochés mais l'abus de faiblesse. La défense insiste sur le fait que c'est l'homme qui est à l'origine de cette dynamique de séduction. "Il cultive son jardin, prépare ses repas et conduit même sur le périphérique, rien ne montre qu'il puisse être diminué."
Après délibération, l'amoureuse est déclarée coupable et écope de 4 mois de prison avec sursis, du remboursement des 4 000 euros et de 300 euros de préjudice moral à verser à chacun des deux enfants. S'y ajoutent 750 euros de frais de justice. Quant à la victime, elle bénéficie désormais d'une protection tutélaire.
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