Rassemblés devant le tribunal de cette ville située au nord-est de Paris et encadrés par des forces de police en nombre, ces manifestants, dont de nombreux jeunes, ont réclamé "justice pour Théo".
"La police viole", "je ne suis pas un bamboula", "la police tue des innocents", pouvait-on lire sur des pancartes.
Après plus d'une heure de manifestation, des policiers postés sur une passerelle au-dessus du lieu du rassemblement ont reçu des projectiles lancés par des manifestants. Des cris, des bruits de pétards et des mouvements de foule ont suivi.
Des casseurs s'en sont pris, notamment à coups de pieds, aux vitres d'un immeuble et au mobilier urbain. Une camionnette siglée RTL a été incendiée, a constaté une journaliste de l'AFP. Les manifestants ont commencé à se disperser peu après ces incidents.
Peu avant, se présentant comme une "mama africaine", une femme a crié "Nos enfants sont des Français!", avant d'être vivement applaudie par la foule. "C'est une honte de voir ce qui se passe aujourd'hui dans le pays des droits de l'Homme."
"Je ne comprends pas. Je ne pensais pas que ça pouvait encore exister", a dit à l'AFP Anissa, 18 ans, évoquant Théo. "Comment peut-on dire que c'est un accident? Je ne considère pas ces hommes comme des policiers", a ajouté la jeune fille venue de la commune proche du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
Les manifestants ont scandé des slogans dénonçant les violences policières, évoquant aussi Zyed et Bouna, les deux adolescents morts dans un transformateur électrique à l'origine des émeutes en banlieue en 2005, ou Adama Traoré, mort lors de son interpellation l'été dernier dans le Val-d'Oise.
A Toulouse samedi, une manifestation a rassemblé 250 personnes dans le calme sur la place du Capitole, selon la police et les organisateurs.
"Le négrophobie tue institutionnellement, mécaniquement, froidement, sournoisement", a dénoncé Margesse, une jeune femme membre d'un des collectifs à l'origine de cette manifestation. Une banderole proclamait "Justice pour Théo. Nous ne sommes pas du gibier à flics. Nos quartiers ne sont pas des stands de tirs".
Toujours hospitalisé, Théo, jeune homme noir de 22 ans, a raconté avoir été victime le 2 février d'un viol avec une matraque télescopique au cours d'une interpellation violente aux 3.000, une cité d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
L'un des quatre policiers ayant procédé à l'interpellation a été mis en examen pour viol et les trois autres pour violences.
Dans la nuit de vendredi à samedi, huit personnes ont été interpellées pour des violences urbaines en Seine-Saint-Denis, contre 25 la nuit précédente.
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