Après avoir voyagé ensemble vendredi à bord d'Air Force One depuis Washington, les deux dirigeants devaient fouler ensemble les greens du "Trump International Golf Club", à West Palm Beach.
Le Premier ministre japonais, qui a assuré que le niveau de golf du milliardaire septuagénaire était bien supérieur au sien, s'est réjoui vendredi de cette partie annoncée.
Elle permettra, a-t-il espéré, "de prendre le temps de parler avec Donald de l'avenir du monde et de l'avenir de la région".
Ce rendez-vous a une saveur particulière pour Shinzo Abe. Il y a plus d'un demi-siècle, son grand-père, Nobusuke Kishi, alors Premier ministre, avait partagé les joies du golf avec un autre président américain, Dwight Eisenhower.
Le Premier ministre japonais a affiché sans détour sa proximité avec le nouveau locataire de la Maison Blanche.
De fait, aucun dirigeant étranger n'a passé autant de temps avec Donald Trump depuis son élection à la tête de la première puissance mondiale.
Rencontre dans la Trump Tower à Manhattan peu après le scrutin, face-à-face vendredi dans le Bureau ovale, déjeuner de travail, dîner en Floride, journée entière sur le green: la liste est impressionnante.
'Premier ministre Shinzo'
Au moment où tous les présidents et chefs de gouvernement de la planète cherchent à mieux saisir ce président singulier et imprévisible, qui mène une partie de sa diplomatie à coup de tweets, cette proximité est précieuse.
Après des déclarations tonitruantes en campagne et durant la période de transition, Donald Trump a effectué, sur l'Asie, un spectaculaire ajustement au cours des 24 dernières heures.
Jeudi soir, il s'entretenait pour la première fois par téléphone avec son homologue chinois Xi Jinping et promettait, de respecter le "principe de la Chine unique" interdisant tout contact diplomatique avec le frère ennemi taïwanais.
Cette prise de position conforme à la politique américaine depuis des décennies, représente un virage à 180 degrés pour le nouveau président républicain qui affirmait il y a quelque semaines que "tout était sur la table, y compris la Chine unique".
Vendredi matin, Donald Trump a aussi largement rassuré l'allié japonais à l'égard duquel il avait multiplié les déclarations inquiétantes - vu de Tokyo, durant la campagne.
Il a en particulier affirmé que l'alliance entre les deux anciens pays ennemis était "la pierre angulaire de la paix et de la stabilité dans la région du Pacifique".
Autre source de satisfaction pour le Japon: les deux dirigeants ont réaffirmé, dans communiqué commun, que le Traité de sécurité américano-japonais s'appliquait à l'archipel des Senkaku, appelé Diaoyu en chinois et revendiqué par Pékin.
Ils ont exprimé leur opposition "à toute action visant à remettre en cause" l'administration de ces îles par le Japon.
Le président américain et celui qu'il a appelé, par erreur dans un tweet, le "Premier ministre Shinzo", n'ont pas prévu de s'exprimer face à la presse samedi.
Leurs épouses, Melania Trump et Akie Abe, devaient elles visiter ensemble les jardins japonais du Morikami Museum de Palm Beach.
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