"C'est un vrai plaisir de revenir à La Réunion qui est une île que je connais bien parce que je suis souvent venu ici", a affirmé le candidat de la droite à l'élection présidentielle, à son arrivée à l'aéroport samedi matin, où plusieurs dizaines de militants l'ont accueilli au son du tambourin, en dansant et chantant.
"Fillon président", ont-ils lancé à plusieurs reprises, certains l'embrassant avec fougue.
Pour l'ancien Premier ministre, La Réunion est "un symbole de la grandeur de la France et en même temps un résumé de tous les maux de notre pays, en particulier du chômage et de l'insécurité".
"Je viens à la rencontre des Réunionnais pour leur présenter un projet très puissant pour la lutte contre le chômage et contre l'insécurtié", a-t-il ajouté, alors que plus de 40% de la population de l'île vit en dessous du seuil de la pauvreté (environ 1.000 euros par mois).
Dans un entretien au Quotidien de La Réunion, publié samedi, le candidat, dans la tourmente depuis près de trois semaines, assure qu'on "veut (l)'abattre et abattre la droite".
"Je ne laisserai pas faire. Nos électeurs commencent à en avoir plus qu'assez", "le déferlement médiatique relève de l'acharnement", ajoute-t-il.
En baisse sensible dans les sondages qui le donnent désormais éliminé au premier tour de l'élection présidentielle, François Fillon espère convaincre les Réunionnais, qui avaient voté majoritairement pour François Hollande en 2012, que "parmi tous les candidats", il est "le plus déterminé à faire bouger les choses".
Le député de Paris est accompagné de Philippe Houillon, député du Val-d'Oise, en charge des Outre-Mer pour la campagne présidentielle.
Il doit s'entretenir avec les élus de droite et du centre de l'île: la présidente UDI du conseil départemental Nassima Dindar, qui avait soutenu Alain Juppé à la primaire de la droite, Didier Robert, sénateur LR et président du Conseil régional, Michel Fontaine, sénateur-maire LR de Saint-Pierre, ainsi que Thierry Robert (sans lien familial avec le précédent), seul député MoDem de France. Parmi les sept députés de l'île, il est également le seul à ne pas être de gauche.
Point d'orgue de la visite: un meeting prévu à Saint-Pierre dimanche en fin d'après-midi.
Dans la matinée, l'ancien Premier ministre aura assisté à la messe dominicale à l'église de Saint-Gilles.
Lundi matin, M. Fillon, qui loue "l'admirable coexistence entre les différentes confessions religieuses" de l'île, prévoit de visiter "la plus vieille mosquée de France" à Saint-Denis, puis de rencontrer le Groupe de dialogue inter-religieux.
Fillon n'est "pas le bienvenu"
Son programme comporte aussi plusieurs étapes sur des thèmes économiques.
"La priorité, c'est l'avenir de la jeunesse réunionnaise. Il faut lui donner des perspectives", affirme-t-il.
Sont prévues une visite du site de stockage d'électricité d'Akuo Les Cèdres (samedi), une "rencontre avec le monde économique" à l'occasion de la visite d'une start-up à Bras Panon-Est (lundi), ainsi que la visite d'une usine de méthanisation (lundi également).
Avant son départ pour Paris lundi soir, l'ex-Premier ministre, réputé pour sa passion de la course automobile, ira enfin visiter le circuit de course Félix Guichard à Sainte-Anne.
Ces trois jours à plus de 9.000 km de la métropole permettront-ils au candidat d'oublier la tempête politico-médiatique qu'il affronte depuis près de trois semaines ?
Radio Freedom, la radio la plus populaire de l'île, reçoit de nombreux appels de Réunionnais disant qu'il "n'est pas le bienvenu".
"Oui", il ira jusqu'au bout de sa candidature, insiste-t-il, voulant ignorer un sondage Odoxa publié vendredi selon lequel sept Français sur dix pensent qu'il doit renoncer.
"Ce ne sont pas (Emmanuel) Macron ou (Marine) Le Pen qui vont enrayer le déclin de la France", dit-il, en ciblant à nouveau la présidente du Front national et l'ex-ministre de l'Economie, qui actuellement le devancent dans les intentions de vote pour la présidentielle du 23 avril.
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