En ce moment

En Ukraine, des combattants loin de vouloir déposer les armes

Posté près d'un réchaud dans son baraquement proche du front, à quelque kilomètres du bastion séparatiste prorusse de Donetsk, Roman ne peut retenir un sourire amer quand il entend parler des accords de paix pour l'est de l'Ukraine.

En Ukraine, des combattants loin de vouloir déposer les armes
Des rebelles séparatistes prorusses dans leur baraquement à Mariïnka, près de Donetsk, dans l'est rebelle de l'Ukraine, le 9 février 2017 - Aleksey FILIPPOV [AFP]

"Je suis ici depuis le tout début, depuis 2014", lance le rebelle de 32 ans. "Il n'y a pas d'accords de paix. Les Ukrainiens ne les respectent pas et tout le monde le sait", affirme-t-il.

Mécanicien dans l'une des nombreuses mines de charbon de la région avant la guerre, Roman a troqué ses outils pour une kalachnikov dès les premiers mois du conflit avec les forces de Kiev, qui a débuté en avril 2014 et a fait depuis près de 10.000 morts.

Si des accords de paix ont été signés à Minsk en février 2015 et ont permis de faire diminuer les combats grâce à l'instauration de plusieurs cessez-le-feu, les regains de violence sont fréquents sur plusieurs portions de la ligne de front.

Roman admet volontiers être fatigué d'entendre le son constant des bombardements, mais également de la guerre de positions dans laquelle s'est transformé le conflit depuis deux ans.

Il ajoute toutefois qu'il ne retournera dans sa famille qu'une fois assurée l'existence des deux "républiques" autoproclamées de Donetsk et Lougansk. "Nous arrêterons de nous battre lorsque les Ukrainiens auront quitté nos terres. Nous voulons qu'ils partent", lance-t-il.

"Nous avons notre État"

Le dernier épisode de violence à Avdiïvka, ville industrielle située à une dizaine de kilomètres de Donetsk, a provoqué début février des dizaines de morts, tant chez les civils que chez les militaires.

Les deux camps se rejettent systématiquement la responsabilité de ces affrontements, qui n'aboutissent jamais à des gains territoriaux substantiels.

Pour Roman, le dialogue entre Kiev et les rebelles ne peut être restauré qu'avec le départ des autorités pro-occidentales et le retour du pays dans l'orbite russe. Il ne croit pas pour autant à un rattachement au grand voisin, contrairement à nombre de ses compagnons d'armes.

"Pourquoi devrions-nous devenir une partie de la Russie? Nous avons nos propres industries minières et nos aciéries. Nous avons notre État", martèle-t-il, assurant être impatient de reprendre le combat.

"conflit gelé"

"Je suis venu combattre pour le monde russe. Et si je ne sentais pas le soutien de la Russie, je ne serais pas ici", explique pour sa part un officier qui a traversé la frontière pour venir se battre aux côtés des rebelles et ne donne que son nom de guerre, "Abkhaz".

Cet officier affirme toutefois, lui aussi, ne pas se faire d'illusions quant à un éventuel rattachement des régions séparatistes à la Russie.

"Nous avons actuellement un conflit gelé. Et les conflits gelés n'aboutissent jamais à rien", regrette-t-il. "Nous sommes prêts à ne pas être reconnus. Le plus important est notre indépendance".

De l'autre côté du front, les soldats ukrainiens disent également être épuisés par ce conflit mais sont prêts à reprendre l'offensive au moment venu.

"Oui, beaucoup ne sont pas satisfaits par les actions de notre président et de notre gouvernement. Mais nous ne sommes pas prêts à abandonner notre terre", résume un soldat de 40 ans, "Fartoviï".

Et selon lui, les régions séparatistes n'arriveraient jamais à exister par elles-mêmes. "Les gens d'ici ne pourraient pas vivre sans notre aide. Il n'y a plus rien ici: pas d'usines, pas de travail. Et la Russie ne les fournit qu'en armes", déclare-t-il.

Deux ans après la conclusion des accords de paix de Minsk, la position des deux camps semble toujours aussi irréconciliable qu'au début de la guerre, en avril 2014. "Nous avons beau être fatigués, aucun de mes compagnons d'armes n'a baissé les bras et abandonné le combat", assure "Fartoviï".

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Maison à vendre Carantilly
Maison à vendre Carantilly Carantilly (50570) 120 600€ Découvrir
Maison à rénover
Maison à rénover Saint-Pair-sur-Mer (50380) 402 800€ Découvrir
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly Notre-Dame-de-Cenilly (50210) 179 880€ Découvrir
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly Saint-Martin-de-Cenilly (50210) 196 520€ Découvrir
Automobile
VAN AMENAGE toit relevable
VAN AMENAGE toit relevable La Remuée (76430) 42 000€ Découvrir
Grand C4 Spacetourer Blue HDi
Grand C4 Spacetourer Blue HDi Caumont-sur-Aure (14240) 16 500€ Découvrir
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1  Van
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1 Van Mont-de-Marsan (40000) 17 890€ Découvrir
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450 Villeneuve-d'Ascq (59491) 2 800€ Découvrir
Bonnes affaires
Leica Q2 19051 à l'état neuf
Leica Q2 19051 à l'état neuf Lyon (69001) 2 900€ Découvrir
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf)
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf) Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
grand meuble etagères
grand meuble etagères Bacilly (50530) 70€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
En Ukraine, des combattants loin de vouloir déposer les armes