"J'ai décidé de présenter ma démission", a déclaré M. Iordache, l'un des artisans du décret adopté le 31 janvier par le gouvernement, qui l'a finalement abrogé dimanche devant l'ampleur des manifestations.
Un demi-million de Roumains étaient descendus dans les rues des villes du pays dimanche pour protester contre la volonté du gouvernement social-démocrate, entré en fonctions le 4 janvier, de dépénaliser certaines formes d'abus de pouvoir pour les responsables politiques.
Le décret du gouvernement avait aussi été critiqué par l'Union européenne qui a instauré un mécanisme de surveillance de la lutte anticorruption en Roumanie, un des derniers pays à être entré dans l'UE, en 2007.
"Depuis que je suis arrivé au ministère de la Justice, j'ai effectué toutes les démarches nécessaires pour remédier à une série de problèmes sensibles. (...) Toutes mes initiatives ont été légales et constitutionnelles", s'est défendu M. Iordache lors d'une conférence de presse au siège du gouvernement jeudi.
"Mais malgré cela, cela n'a pas été suffisant pour l'opinion publique, c'est pour cela que j'ai décidé de présenter ma démission", a-t-il poursuivi.
Membre du Parti social-démocrate (PSD) vainqueur des législatives de décembre, Florin Iordache, 56 ans, était devenu ministre de la Justice après avoir été ingénieur dans une fabrique de meubles puis maire et député.
Le gouvernement n'a pas communiqué le nom de son successeur.
Un autre membre du gouvernement, le ministre des Milieux d'affaires Florin Jianu (sans étiquette), avait démissionné début février pour protester contre l'adoption du décret controversé. M. Iordache avait en revanche continué de défendre le bien-fondé de sa démarche.
Le mouvement anti-gouvernemental a perdu de l'ampleur depuis dimanche. Mercredi soir, seuls quelques milliers de personnes ont manifesté, à Bucarest et à Cluj-Napoca (est), après l'échec d'une motion de censure visant le gouvernement du Premier ministre Sorin Grindeanu (PSD).
Par ailleurs, la Cour constitutionnelle, saisie par le Défenseur des droits le 3 février, s'est jugée jeudi incompétente pour "analyser sur le fond" la constitutionnalité du décret, celui-ci ayant été abrogé depuis.
La Roumanie a intensifié depuis plusieurs années la lutte contre la corruption de haut niveau grâce entre autres à un parquet spécialisé, le DNA, créé au début des années 2000. Celui-ci a conduit à la condamnation à des peines de prison ferme de nombreux anciens responsables politiques, dont l'ex-chef de gouvernement Adrian Nastase, ainsi que des maires, des députés et des responsables policiers.
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