Les exportations françaises de vins et spiritueux ont enregistré l'an passé un nouveau record, améliorant légèrement le niveau "historique" de l'année précédente, avec un montant de 11,9 milliards d'euros (+1,2%), a annoncé jeudi la Fédération des exportateurs (FEVS).
"On a vendu un peu moins d'Airbus, mais il y avait plus de gros porteurs": d'un trait d'humour, Christophe Navarre, président de la fédération des exportateurs des vins et spiritueux français a bien résumé la tendance: comme l'an dernier, la France a tiré son épingle du jeu davantage en termes de valeur que de volumes.
Cette performance, en hausse de 1,2%, repose principalement sur les spiritueux (+5,2% en valeur) et notamment sur le cognac, dont les exportations ont atteint un niveau record, tant en volume (+5,5%) qu'en valeur (+6,5%).
Avec un montant qui avoisine les 4 milliards d'euros, les spiritueux représentent un tiers du montant total des exportations.
En revanche, les vins, s'ils restent prépondérants, continuent de voir leurs ventes reculer en volumes (-1,8%) et même en valeur (-0,8%).
Principal marché en berne, le Royaume-Uni, deuxième marché à l'export: la livre sterling a "dévissé et pénalisé nos exportations en Angleterre" (-8% pour l'ensemble en valeur, -10% pour les vins), a déclaré M. Navarre.
En revanche, la France peut s'appuyer sur son premier marché, les États-Unis, qui sont plus que jamais, avec 2,8 milliards d'euros et près du quart des ventes, le premier débouché pour les vins et alcools tricolores, notamment grâce à "une parité euro-dollar assez favorable à nos exportations", se félicite M. Navarre.
Le rosé de provence a notamment vu ses ventes exploser en 2016, avec plus de 45% de progression.
Autre pays où les voyants semblent au vert, la Chine a confirmé son retour aux affaires, avec une nouvelle progression à deux chiffres (+12,7%).
Le prix, maillon faible du vin français
Mais la crainte persiste, de voir les parts de marché reculer dans ce pays clé: "Nos concurrents, comme le Chili, ont des accords avec la Chine, où ils ne payent plus de droits de douanes, alors que nous payons des droits assez importants", a commenté Philippe Casteja, propriétaire-négociant à Saint-Emilion s'exprimant pour les Bordeaux.
D'une manière générale, "en Asie, les droits de douanes demeurent importants sur les produits de l'Union européenne, alors que le Chili et l'Australie ont déjà entamé un processus de démantèlement des droits de douanes", renchérit Nicolas Ozanam, délégué général de la fédération.
Autre sujet d'inquiétude, alors qu'en 2016, la récolte viticole française a été une des plus faibles depuis 30 ans, cette "faible disponibilité" des vins français engendre des hausses de prix qui peuvent conduire à une baisse des volumes" dans des marchés sensibles aux prix, comme le Japon, ou, plus près de l'hexagone, l'Allemagne, premier marché en volumes des vins français.
La performance globale des alcools français leur permet néanmoins de conforter leur rang de deuxième poste excédentaire de la balance commerciale de la France, derrière l'aéronautique.
Et les professionnels sont assez optimistes pour les années à venir, en dépit des relents de protectionnisme outre-Atlantique.
A ce sujet, "il faut rester calme", a estimé Christophe Navarre, "pas sûr que le consommateur américain serait très content si on freinait nos exportations".
Et chez ce grand producteur de vins, la France ne représente, malgré ses performances, que "5% des vins qui y sont consommés", a souligné M. Casteja.
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