Dix-sept jeunes seront présentés à la justice mercredi après-midi à Bobigny. Figurent parmi eux onze mineurs, pour la plupart soupçonnés d'avoir préparé des attaques contre les forces de l'ordre lors des violences de ces derniers jours à Aulnay-sous-Bois.
Un épisode de violences déclenché par les événements du 2 février dans la cité des 3.000, qui ont indigné dans les quartiers populaires comme dans la classe politique: Théo, un jeune homme de 22 ans, aurait été violé ce jour-là avec une matraque, lors d'une arrestation brutale par des policiers.
Dans la nuit de mardi à mercredi, dix-sept personnes ont été interpellées, dont cinq à Aulnay-sous-Bois, pour "violences, dégradation par l'incendie et menace de mort".
Dans le département, une vingtaine de véhicules ont été brûlés dans la nuit de mardi à mercredi selon la préfecture de police, mais il y a eu très peu d'affrontements et peu d'agressions de policiers.
A Tremblay-en-France, une dizaine de personnes, dont plusieurs enfants, ont été intoxiquées au monoxyde de carbone après le jet d'un cocktail Molotov dans un bâtiment. Leurs jours ne sont pas en danger. Le poste de police municipale a également été endommagé. Un chauffeur de bus a été aussi légèrement blessé à l'occasion d'un jet d'objet incendiaire "dans les environs" de Clichy-sous-Bois.
Six personnes ont par ailleurs été interpellées mardi soir à Paris en marge d'une manifestation de soutien au jeune homme. Un nouveau rassemblement pour réclamer "Justice pour Théo" doit avoir lieu mercredi à 18H00.
'Racisme'
Dimanche, un des policiers impliqués dans l'arrestation de Théo, âgé de 27 ans, a été mis en examen pour viol et ses trois collègues de 24, 28 et 35 ans pour violences volontaires en réunion. Les quatre hommes ont été suspendus.
Mardi, François Hollande s'est rendu au chevet de Théo à l'hôpital, d'où ce dernier a appelé les jeunes de son quartier à ne "pas faire la guerre" et à "rester unis".
En référence aux violences qui s'étaient produites les trois nuits précédentes dans sa cité des 3.000, où des policiers menacés ont procédé à des tirs de sommation à balles réelles, le jeune homme a dit vouloir retrouver sa ville "comme il l'avait laissée".
La visite du chef de l'Etat a été saluée mercredi par plusieurs élus Les Républicains, dont le président de Provence-Alpes-Côte d'Azur Christian Estrosi ou le député de l'Oise Eric Woerth. Ces élus ont réclamé des "sanctions exemplaires", tout en respectant "la procédure en cours".
La secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, a déploré des faits d'une "violence insupportable" dont a été victime le jeune homme "probablement pour des raisons de racisme".
Un qualificatif également employé par des associations antiracistes qui ont dénoncé des faits "graves" de violence policière à "caractère sexuel et raciste" dans un communiqué commun.
"Quand ils m'ont mis dans la voiture, ils m'ont mis plein de coups, (....), m'ont matraqué les parties intimes, m'ont craché dessus, traité de +négro+, +bamboula+, +salope+", avait raconté le jeune homme.
"Depuis des années, la question des violences policières est posée", ont souligné notamment le Conseil représentatif des associations noires (Cran), la Ligue des droits de l'Homme (LDH), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et SOS Racisme.
A bientôt deux mois de la présidentielle, ces associations ont estimé que "ce quinquennat ne peut s'achever sans qu'on mette en oeuvre un véritable plan contre ce fléau".
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