En matière d'animaux comme d'humain, les médecins possèdent une spécialisation: chirurgie, ophtalmologie, cardiologie… Mais peu d'entre eux ont une formation de comportementaliste. En Normandie, ils sont seulement quatre à exercer cet équivalent de psychologue des animaux, et l'un d'entre eux se trouve à Rouen (Seine-Maritime).
Ne pas hésiter à demander conseil
"Bien sûr, il ne faut pas imaginer le chien sur le divan, je n'utilise que la science", sourit Matthieu Broussois. Le vétérinaire analyse le comportement de l'animal tout en interrogeant son maître sur ses habitudes. Il a d'ailleurs étudié la neuropharmacie, qui lui donne "une arme que les dresseurs ou coach n'ont pas: le médicament".
Chaque jour, Matthieu Broussois reçoit chiens et chats en consultation. Dans les cas imposés par la loi, notamment pour les chiens potentiellement dangereux (de catégorie 1 et 2) ou si une morsure est signalée, mais aussi à la demande des maîtres inquiets d'un comportement inhabituel.
"Quand on rencontre un problème avec son animal, il ne faut pas hésiter à en parler, assure-t-il. Ce n'est pas parce qu'on a déjà eu deux ou trois chiens avant qu'on sait parfaitement s'occuper du nouveau, et c'est normal. Les propriétaires sont souvent de bonne volonté, et si l'animal est pris en charge à temps, on peut améliorer les choses."
Combattre les idées de la vieille école
La compréhension des animaux, il est tombé dedans quand il était petit. "Il y a plus de 20 ans, je venais déjà ici tout le temps, raconte-t-il dans son bureau de la clinique du Boulingrin. L'un des vétérinaires m'a transmis cette partie-là du boulot qui le passionnait".
Depuis, il combat les idées "de la vieille école qui font beaucoup de dégâts. Quand un éducateur parle de collier électrique ou de mater son chien, il faut fuir", conseille-t-il. Pour lui, pas de rapport dominé/dominant. "L'une des premières causes de l'agression est la peur, avance-t-il. Elle survient quand l'animal est confronté à une situation inconnue et qu'il ne peut pas fuir."
Son rôle est donc d'évaluer en amont la probabilité et la gravité d'une éventuelle morsure. C'est notamment à lui que sont confiées les évaluations d'animaux commandées par la justice. Et sur les "près de 1 000 expertises" réalisées au cours de sa carrière, il n'a recommandé la piqûre qu'une seule fois.
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