François Hollande a fait allusion mardi à l'affaire en soulignant que la justice devait protéger tous les citoyens.
"La justice (...) est garante des libertés et les citoyens doivent comprendre que c'est le juge qui les protège", a dit le chef de l'Etat dans une allusion aux poursuites engagées contre quatre policiers de Seine-Saint-Denis, après l'interpellation de Théo, 22 ans.
Le Premier ministre - et ancien ministre de l'Intérieur - Bernard Cazeneuve a, lui, réclamé "la plus grande fermeté" quand "il y a manquements graves" des forces de l'ordre.
Selon le récit du jeune homme, un des fonctionnaires lui a "enfoncé volontairement" une matraque dans les fesses lors d'une interpellation jeudi 2 février. Dimanche, l'un des policiers a été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Les quatre policiers ont été suspendus.
Pour la troisième soirée consécutive, des échauffourées ont éclaté lundi vers 22H00 dans la Cité des 3.000 où a eu lieu l'interpellation et ont duré jusque tard dans la nuit. Vingt-six personnes ont été interpellées, certaines pour "attroupements armés".
Selon des sources policières, entre cinq et dix véhicules ont été incendiés ainsi que plusieurs poubelles. Des policiers ont fait l'objet de jets de projectiles. Deux magasins, des véhicules de police et de secours ont également été dégradés.
Une source policière a aussi fait état de tirs "en l'air" des forces de l'ordre. Les fonctionnaires "se sont trouvés acculés et ont dû faire usage de leur arme mais en tirant en l'air", a-t-elle expliqué.
Droits "bafoués"
En déplacement au tribunal de Pontoise, François Hollande a, dans une claire allusion aux événements du 2 février, tenté de calmer le jeu.
"Le juge prend la décision y compris pour ouvrir une information judiciaire et pour qualifier les faits qui permettent au citoyen de savoir qu'il sera protégé si ses droits ont été bafoués, si son intégrité physique a été mise en cause, y compris par un agent des forces de l'ordre", a-t-il insisté.
Lundi, une marche pour réclamer "justice" pour le jeune homme a réuni des centaines d'habitants, mères de famille en première ligne, dans le quartier où vivait le jeune homme. Mardi à 15H00, une délégation de mères de famille doit être reçue au commissariat d'Aulnay-sous-Bois.
Durant le week-end, des incidents avaient déjà eu lieu avec plusieurs véhicules et poubelles incendiés. Dans la nuit de dimanche à lundi, cinq jeunes ont été placés en garde à vue, après des tirs de mortier artisanal. Ils sont soupçonnés de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique et outrages.
Ces "émeutes" ont été dénoncées mardi par la candidate FN à la présidentielle, Marine Le Pen, qui a expliqué sur LCI qu'elle avait pour "principe de base" de soutenir les forces de l'ordre.
"Nous n'en sommes pas au stade où il y aurait des émeutes", a pour sa part estimé le maire Les Républicains d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza. "Pour le moment, il s'agit de troubles à l'ordre public", a ajouté cet ancien policier.
M. Beschizza a demandé au ministre de l'Intérieur d'envoyer un "signal fort" aux habitants pour leur dire que "l'Etat est derrière eux, et non contre eux, pour les soutenir".
La famille de Théo a lancé un appel au "calme" après les récents incidents.
Hospitalisé pour de graves blessures au niveau de la zone rectale, le jeune homme s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
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