Les circonstances du décès n'étaient pas encore précisément établies lundi après-midi, alors que se poursuivaient les auditions des deux adultes dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Omer. Une autopsie doit être par ailleurs pratiquée dans l'après-midi.
L'origine du drame est cependant claire: "Il s'agit d'une sanction-punition, consistant à faire courir l'enfant dehors, en pleine nuit, parce qu'il avait" uriné au lit (phénomène d'énurésie), a déclaré à l'AFP le procureur de Saint-Omer, Patrick Leleu, précisant qu'il était "tombé".
C'est le beau-père de l'enfant qui a mis en pratique cette punition en le suivant dans sa course, probablement à vélo. Le "contexte météorologique" était "particulièrement défavorable" et l'enfant "légèrement vêtu", ont précisé les gendarmes.
Le corps du garçonnet a été découvert vers 02H30 par les pompiers près d'un chemin de hallage d'un canal, à une dizaine de minutes en voiture du centre-ville de cette commune d'environ 10.000 habitants à 20 km au sud de Saint-Omer. C'est dans ce secteur que vivait le beau-père, dans un cabanon situé à 200 m du canal, la mère habitant en centre-ville. Le couple y venait régulièrement le week-end.
Le beau-père lui-même a alerté les secours, "signalant que l'enfant a été découvert inconscient" selon les gendarmes. Il leur explique alors "qu'il était sujet à des crises d'énurésie (...) et que suite à un nouvel épisode d'énurésie, il l'aurait sanctionné en lui demandant d'aller dehors et lui aurait ordonné de faire des tours (...) en courant".
"Légèrement vêtu"
Les causes de la mort restent à éclaircir. Mais "la question de violences habituelles est posée au vu des premières constatations", selon le procureur de Saint-Omer, qui va retenir une qualification criminelle, ce qui conduira au dessaisissement du dossier au profit du parquet de Boulogne-sur-mer mardi matin, à l'issue de la prolongation de la garde à vue du couple.
"Il y a eu des traces (de coups, ndlr), mais rien ne permet à ce stade de déterminer qu'elles soient liées aux faits d'hier soir. Sur ces aspects-là on est assez prudents", souligne de son côté la gendarmerie, dont la brigade de recherches de Saint-Omer est chargée de l'enquête en appui de la brigade d'Aire-sur-la-Lys.
La mère et le beau-père, tous deux âgés d'une trentaine d'années et sans emploi, était en couple depuis août 2015, sans autre enfant. Ils n'étaient pas connu des services sociaux de la ville et "nous sommes en train de vérifier ce qu'il en est du côté des services du département", a dit à l'AFP Jean-Claude Dissaux, maire d'Aire-sur-la-Lys.
"Elle est arrivée voici 2-3 mois peut-être. Avec elle c'était +bonjour-au revoir+, on la connaît peu, elle fait semble-t-il des peintures d'enfants en noir et blanc. Son compagnon n'était pas très bavard non plus", raconte Jean, un voisin de la mère, dans la résidence moderne de type HLM, en briques, où elle vivait. "Elle est polie et discrète. L'enfant était généralement bien habillé", se souvient une autre voisine.
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