Les habitants, parmi lesquels de nombreux jeunes vêtus d'un t-shirt blanc réclamant "justice", se sont rassemblés au pied de l'immeuble où vit le jeune homme, dans la cité des 3.000.
Derrière une banderole "Justice pour Théo", ils ont commencé à marcher, en début d'après-midi, vers l'antenne du commissariat située au coeur de cette vaste cité de Seine-Saint-Denis, en chantant la Marseillaise.
"Y en a marre des cow-boys dans les quartiers", a lancé Houria, 44 ans, à l'AFP. "On en a marre de la violence. Mon fils a 15 ans, ce sera lui qui demain se fera baisser le pantalon et violer +sans faire exprès+? Les policiers ne respectent pas les jeunes, comment voulez-vous qu'ils les respectent ensuite?", s'est-elle interrogée.
Rabia, 50 ans, mère d'un fils de 19 ans et d'une fille de 17 ans, a expliqué que "ce qui s'est passé a choqué tout le monde". Elle a dit avoir "peur" pour son enfant, car "ça peut lui arriver aussi". Même si "les contrôles d'identité se passent bien" d'habitude, là ça a tourné au "drame".
Dimanche soir, un policier a été mis en examen pour viol et trois de ses collègues pour violences volontaires en réunion. Les quatre fonctionnaires ont été suspendus de leurs fonctions.
Interrogée sur BFMTV, Aurélie, la soeur aînée du jeune homme, a lancé "un appel au calme" et dit faire "confiance à la justice". "Mon frère est dans un état assez critique", a-t-elle indiqué.
Gravement blessé au niveau de la zone rectale, le jeune homme, qui a dû être opéré, était toujours hospitalisé lundi. Il s'est vu prescrire par un médecin de l'hôpital 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Tard dans la nuit de dimanche à lundi, les nombreux policiers déployés dans le quartier ont été la cible de tirs de mortier artisanal et cinq personnes ont été interpellées, a relaté à l'AFP une source policière.
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