Le discours de façade a changé. En novembre, après deux défaites frustrantes contre l'Australie (23-25) et la Nouvelle-Zélande (19-24), les propos d'après-match étaient résolument tournés vers un avenir prometteur après avoir "rivalisé" avec les deux finalistes de la dernière Coupe du monde.
Ce n'est plus le cas en 2017: les Bleus, désormais battus sept fois en onze matches dans l'ère Guy Novès, transpiraient davantage la colère dans les entrailles de Twickenham.
"On a vraiment la rage. On en a marre de tomber si près de la cible", a ainsi fulminé l'entraîneur des avants Yannick Bru, au diapason de ses joueurs.
"Ça fait trois matches que c'est la même chose. Et, je le répète, il y en a marre de perdre", a ainsi tonné l'ouvreur Camille Lopez, quand le deuxième ligne Yoann Maestri a reconnu ressentir "de la colère, bien sûr".
'Besoin de victoires'
Parce que, comme l'a expliqué Maestri, les Bleus étaient "venus pour faire quelque chose, ce qu'on s'était dit entre nous mais qu'on s'était bien gardé d'évoquer".
L'idée était donc de faire un coup à Twickenham, dans le jardin de ces Anglais venus conquérir le Grand Chelem l'année dernière au Stade de France. Qui plus est chez un rival gonflé de certitudes après treize victoires de rang depuis qu'Eddie Jones en a pris les commandes.
Mais aussi, contrairement aux tests d'automne, où le XV de France avait fait la course derrière, car il menait cette fois à dix minutes de la fin.
Avant de laisser échapper un succès de prestige qui aurait permis de poser un important jalon sur le chemin du redressement. Et apporté à Novès et ses joueurs un énorme bol d'assurance pour le futur.
"On est peut-être sur la bonne voie, mais aujourd'hui on a quand même besoin de victoires pour continuer à avancer et avoir plus de confiance", a ainsi souligné le numéro 8 Louis Picamoles.
Cette confiance, justement, a cruellement fait défaut à des Bleus ayant manqué de maîtrise.
Dans leur camp pour trouver des touches qui auraient permis de respirer, ou avoir une dernière munition à deux minutes de la fin. Mais aussi à l'approche de la ligne adverse pour convertir quatre grosses occasions (dont trois en première période) et dix franchissements (six avant le repos). Et en terme de discipline pour ne pas être pénalisés à quinze reprises.
Du sang neuf ?
Des "fautes impardonnables", dixit Novès, à ne pas réitérer dimanche à domicile face au XV du Chardon.
Tout en conservant la même envie de produire et la force de caractère qui a permis au Bleus de repasser en tête "quand l'Angleterre s'est mise un peu en mode rouleau compresseur" (Bru). Et d'enfoncer la mêlée du XV de la Rose sur une introduction en sa faveur à cinq mètres de la ligne française (49e).
"Les Ecossais vont se pointer en pleine confiance après leur victoire contre les Irlandais (27-22), il va falloir bien les recevoir", s'est ainsi projeté le troisième ligne Damien Chouly.
Avec un peu de sang neuf dans le XV de départ? L'encadrement pourrait être tenté de titulariser au poste de pilier droit Rabah Slimani, auteur d'une bonne rentrée, à la place de Uini Atonio, plusieurs fois pénalisé en mêlée.
Loann Goujon apporterait lui un surplus de puissance à la troisième ligne, même si la qualité du contre écossais en touche pourrait inciter le staff à reconduire Damien Chouly.
Et Yoann Huget pourrait profiter de la prestation simplement correcte de Noa Nakaitaci pour faire son retour sur une aile, au Stade de France. Où il conviendra de transformer la rage ressentie à Twickenham en victoire.
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