Si la météo le permet, les jeux d'origine scandinave sont disputés le dimanche dans différentes communes du sud du pays près de Zakopane, l'une des stations de sports d'hiver les plus renommées du pays.
Tout commence comme pendant les courses de chars romains au Circus Maximus par une parade de traîneaux aux sons de la musique montagnarde.
"Chaque famille y présente ses chevaux bien décorés ainsi que les +kumoterki+, petits traîneaux utilisés pour aller à l'église pour les baptêmes. On regarde les moindres détails des costumes traditionnels montagnards, de la tête aux pieds. Tout est noté par un jury, les trois les plus beaux reçoivent des prix", explique à l'AFP Andrzej Skupien, président de la Fédération des habitants des Tatras, près de la frontière slovaque.
Le terrain - une arène en forme de U longue de quelque 800 mètres - est aménagé dans un vaste pré protégé par une cinquantaine de sapeurs-pompiers. "Les épreuves peuvent être dangereuses, c'est pourquoi une ambulance et un vétérinaire sont là, en cas d'accident", ajoute-t-il.
"Trois disciplines sont disputées: le ski-ski joëring – une course à deux, avec une personne à cheval qui tracte un skieur, le ski joëring, où le skieur est tout seul derrière son cheval et la plus importante, les "kumoterki", courses de couples sur ces petits traîneaux dont vient son nom", précise M. Skupien, lui-même en habit traditionnel - pantalon blanc avec un motif brodé appelé "parzenica".
"La difficulté du ski-ski joëring est de tenir debout sur les skis derrière le cheval alors que ses sabots font gicler sur le visage de la neige et des morceaux de glace", témoigne Skupien.
"Pour gagner et monter sur le podium, il faut un bon cheval, un bon cavalier, et un bon skieur", dit-il.
"C'est le ski-ski joëring qui attire le plus de participants. Dimanche dernier au pré de Lichajowki, sur 60 départs au total il y en eu 26 d'équipes skieur/cavalier", explique Lukasz Nodzynski, porte-parole de la commune de Poronin.
"La neige était assez molle, le parcours difficile. Bon pour de grands chevaux, pas pour ceux de petite taille", dit Jacek Dziuba, un montagnard exilé à Varsovie depuis quelques années, qui revient chaque année dans la région pour la course.
'Préserver notre folklore'
Les femmes participent en général aux kumoterki. Certaines tentent également le ski-ski joëring et le ski joëring.
"Il faut bien s'accrocher au traîneau et bien faire du rappel avec le corps dans les virages sinon on risque de tomber, ou pire, le traîneau peut se renverser", dit Ela Rzadkosz, qui, à soixante ans, participe tous les ans à la compétition avec son mari.
Ils ont fait venir leurs trois chevaux: Orlik, Marysina et Cezar, un Lipizzan, cheval blanc de race hongroise.
"Nous les élevons pour les louer aux cérémonies traditionnelles. Un mariage dans la région des Tatras sans chevaux, ce n'est pas un mariage. Il en faut deux blancs nécessairement pour emmener les jeunes mariés à l'église", dit-elle. "Les enterrements se font aussi à l'ancienne, deux chevaux noirs sont attelés à un corbillard, ici c'est la tradition".
Janusz Stoch, habitant Zab, village réputé pour être le plus élevé de Pologne et d'où vient Kamil Stoch, le champion polonais de saut à ski, est un inconditionnel de la course. "Ce n'est pas le score qui est important, explique-t-il. L'essentiel, c'est de se retrouver ensemble, entre nous les montagnards, montrer nos chevaux, les attelages, les traîneaux, disputer nos courses comme on le fait depuis longtemps et préserver notre folklore".
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