Pour le président du Conseil européen Donald Tusk, il est ainsi de "la plus haute priorité politique" pour l'Union européenne de protéger sa relation avec les Etats-Unis.
"Ce dont nous avons besoin c'est d'une relation transatlantique aussi solide que possible", a martelé M. Tusk, lors d'une conférence de presse à l'occasion du sommet informel réunissant les 28 à Malte, lui qui s'est pourtant récemment montré très critique envers la nouvelle administration Trump.
Ce principe de réalité n'a pas empêché quelques grincements de dents. Joseph Muscat, Premier ministre maltais dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a ainsi fait part devant la presse de l'inquiétude des dirigeants "à propos de certaines décisions prises (...) et de certaines attitudes" du président américain.
La volonté de discuter avec les Etats-Unis est "la même", mais "nous ne pouvons pas nous taire là où les principes sont en jeu", a-t-il poursuivi.
Malgré tout, "il n'y a aucun sentiment d'anti-américanisme", a-t-il assuré à l'issue d'un déjeuner consacré aux questions internationales, centré essentiellement sur les débuts du président américain.
Le président français François Hollande s'est toutefois montré particulièrement incisif, jugeant que le président américain ferait mieux de s'occuper de ses propres affaires.
"Il n'a pas à se mêler de ce qu'est la vie de l'Union européenne", a-t-il ainsi lancé devant la presse.
"Entre partenaires, il doit y avoir un respect, si l'Europe a voulu se construire, ce n'est pas pour que certains lui demandent de se défaire", a-t-il ajouté en référence aux propos favorables au "Brexit" tenus par Donald Trump, investi 45e président des Etats-Unis il y a tout juste deux semaines.
M. Hollande a également mis en garde tous ceux qui seraient tentés en Europe, notamment centrale, par des relations essentiellement bilatérales avec le président américain.
"Est-ce que nous sommes tous d'accord sur le jugement à porter sur Donald Trump? Sans doute pas", a-t-il reconnu, évoquant sans les citer des pays faisant preuve de "bienveillance" à l'égard de Donald Trump.
Mais, a-t-il averti, ces pays doivent en "mesurer les risques: l'Europe, ce n'est pas un tiroir-caisse, un restaurant self-service".
La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi appelé les Européens à faire preuve d'unité face au président américain.
"J'ai déjà dit que l'Europe a son destin entre les mains, et je crois que plus nous disons clairement comment nous définissons notre rôle dans le monde, mieux nous pouvons gérer nos relations transatlantiques", a déclaré Mme Merkel à son arrivée au sommet de Malte.
Pour son homologue autrichien Christian Kern le président américain n'a guère de leçons à donner aux Européens. "Il n'y a aucun doute que l'Amérique a une part de responsabilité dans l'afflux de réfugiés en raison de la façon dont ils sont intervenus militairement", a-t-il dit.
Donald Trump défend des "valeurs qui ne sont vraiment pas celles pour lesquelles je me bats en politique", a ajouté de son côté Xavier Bettel, le Premier ministre luxembourgeois.
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