"Il faut s'éloigner là, il y a des policiers partout, je ne sais pas ce qui se passe", prévient une passante blonde en manteau chic, qui relaie le message.
Peu après 10H00, la rue de Rivoli, avec ses arcades qui longent le musée, est inaccessible, curieusement vide. Les policiers se contentent d'évoquer "un incident", sans autre détail.
A quelques mètres de là, dans la galerie du Carrousel du Louvre, un homme a été grièvement blessé par des militaires qui ont fait feu après avoir été attaqué à la machette par l'assaillant qui a crié "Allah Akbar".
Des touristes asiatiques, guides à la main, font du sur place, le nez en l'air, interdits. "Monsieur, monsieur, hop, hop", s'agite un agent, en faisant de grands moulinets avec ses bras pour se faire comprendre.
"You speak English?", demande une dame d'une cinquantaine d'années. "Ce n'est quand même pas une attaque terroriste?" demande-t-elle, front plissé et regard agité. Personne ne sait.
Des véhicules de pompiers arrivent en trombe. Puis des voitures banalisées, au son de gyrophares. Les cordons s'ouvrent pour laisser passer. Les questions des badauds reprennent.
A quelques mètres de ce vacarme, sous un beau soleil hivernal, certains n'ont pas encore compris la gravité de la situation. Une Parisienne râle: "Ah bah pile le jour où je décide d'aller au musée... Je ne sais pas ce qui se passe mais j'en ai marre".
Un homme sans-abri, dont le matelas est adossé à une vitrine, s'approche et tente: "Vous n'auriez pas dix centimes?". Pour toute réponse, des regards dans le vide, préoccupés.
Une femme marche d'un pas décidé, son portable collé à l'oreille: "Il y a des flics et des journalistes partout, il se passe un truc..." Une joggeuse passe par là: "Excusez moi, il se passe quoi?"
Inquiétude familière
L'ambiance est tendue, les visages fermés, sourcils froncés et rictus figés dans l'attente d'informations. Une inquiétude familière désormais.
Certains allongent le cou pour tenter de voir ce qui se passe devant la pyramide. "Il n'y a personne, juste des voitures de police". Et quelques silhouettes bleu marine qui arpentent les pavés.
La cour carrée du Louvre est restée ouverte, permettant aux piétons et aux cyclistes de traverser vers la Seine.
De ce côté là règne un silence oppressant. A peine troublé par les crachotis des talkies-walkies des policiers et les sirènes au loin.
Les touristes se pressent contre les grilles pour prendre des photos, des selfies aussi. Et murmurent entre eux, interloqués.
Plus tard, des informations circulent au compte-gouttes. "Une agression... D'un militaire... Dans le carrousel oui, vous voyez là où y'a une galerie marchande, pas dans le musée hein".
"C'est tellement triste, et choquant aussi", commente Gillian Simms, une touriste britannique. "On ne peut pas les laisser gagner, c'est horrible, affreux", ajoute-t-elle, désignant les terroristes qui frappent régulièrement dans le monde.
Plus d'un millier de personnes ont été confinés à l'intérieur du musée. A la mi-journée, ils commencent à sortir, par petits groupes.
Beaucoup d'Asiatiques, les mains en l'air, sortent du bâtiment encadrés par des policiers casqués. Certains sont fouillés. Ils ont le visage éprouvé, marqué par une grande fatigue.
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