C'est l'épilogue d'une histoire régionale. Il aura fallu attendre près de 25 ans, depuis la fermeture de la Société Métallurgique de Normandie (SMN), pour que les Archives départementales du Calvados récupèrent la totalité des archives de la SMN et des mines de Soumont (Calvados). Mercredi 25 janvier 2017, un camion entier était chargé d'acheminer la quinzaine de palettes, de huit à douze cartons chacune, renfermant une précieuse partie du patrimoine normand.
Deux années de négociations
Depuis la fermeture de l'usine emblématique du Plateau de Mondeville et de Colombelles en 1993, le groupe Usinor-Sacilor était devenu propriétaire des archives. Fusionné puis racheté par Mittal, le groupe avait transféré une partie des archives sur son site de Florange, dans le Grand Est. Depuis, les Archives départementales ont reçu une série de cinq dépôts. Des dossiers du secrétariat général aux dépôts de la société des mines de Soumont, en passant par les archives syndicales, une large partie de l'histoire iconographiques manquaient toujours à l'inventaire. "Ça faisait près de deux ans que l'on cherchait à récupérer les archives. Devenues plus tellement exploitable par le groupe, qui les utilisaient essentiellement pour leur communication, ils ont accepté de nous les céder", explique Hélène Bonnamy, responsable des archives privées aux Archives départementales du Calvados. Avec ce don de la part du groupe Arcelor-Mittal, les Archives départementales du Calvados sont désormais propriétaires de la totalité des archives.
Des archives rendues publiques d'ici la fin de l'année 2017
Les photos, les vidéos mais aussi les plans, pour le moment toujours dans leurs cartons dans l'entrepôt, sont arrivés "en vrac". "On a toujours des surprises. Pour le moment, on connait seulement les thématiques, très peu de documents ont été classés" présente-t-elle. De l'inventaire au conditionnement, un travail colossal, estimé à six mois minimum, sera effectué sur les archives avant que celles-ci ne puissent être rendues publiques. "Moins administratives que les précédentes, ces archives plus "privées" devraient intéresser le grand public", espère-t-elle avant de préciser que "le fond de la SMN est l'un des fonds les plus consultés des Archives départementales".
Le site, qui employait près de 6 700 salariés à son apogée, et faisait vivre entre 25 000 et 30 000 personnes, est au coeur de l'histoire normande. Alors qu'il employait encore un millier de personnes, l'annonce de sa fermeture en 1991 avait engendré deux années de lutte syndicale, entrainant jusqu'à 10 000 personnes dans les rues de Caen pour protester. Si une exposition n'est pas prévue pour le moment, certaines archives pourraient être ressorties, dès cette année, à l'occasion du centenaire de la première coulée fonte.
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