Cette décision prolonge la dynamique impulsée par la nouvelle donne américaine.
Elle ressemble par ailleurs à un gage de plus donné aux partisans de la colonisation, à un moment où les autorités israéliennes ne paraissent plus avoir d'autre choix que d'appliquer un arrêt de la justice israélienne et de démolir une colonie au coeur d'un psychodrame collectif israélien, Amona.
Les préparatifs se sont accélérés et la démolition d'Amona, bouclée par des dizaines de membres des forces israéliennes depuis mardi, ne paraissait plus qu'une affaire de jours, sinon d'heures. Les 200 à 300 habitants refusent de partir.
En haut de la colline où se trouve Amona, des jeunes ont allumé un feu de pneus, jetant occasionnellement des cailloux à des journalistes et visiblement déterminés à résister quand les forces israéliennes viendraient évacuer les habitants, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Au bas de la colline, des soldats déroulaient au lever du jour du fil de fer barbelé pour empêcher des jeunes des colonies environnantes de venir se joindre à la résistance.
Au moment où le sort d'Amona se scellait, "le ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont décidé d'autoriser la construction de 3.000 nouvelles unités d'habitation en Judée-Samarie", nom donné par Israël à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué.
Depuis le 20 janvier et la prestation de serment de M. Trump, Israël a donné son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation de Jérusalem-Est occupée et annexée, et annoncé la construction de 2.502 logements en Cisjordanie.
Jeudi dernier, la municipalité israélienne de Jérusalem a donné son accord final à 153 nouvelles unités d'habitation, gelées selon elle sous les pressions de l'administration Obama.
L'appel d'air Trump
Les autorités israéliennes se sont engouffrées dans l'espace ouvert par l'avènement de M. Trump, jetant aux orties la relative retenue observée dans leurs activités de colonisation au cours des dernières semaines de la présidence Obama.
"Nous construisons et nous continuerons à construire", a promis le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui ne cache pas que la présidence Trump représente une "chance formidable" après les "pressions énormes" de l'administration Obama sur la colonisation et l'Iran.
"Nous entrons dans une période nouvelle de retour à la normale (en Cisjordanie) et nous apportons la réponse qui convient aux besoins quotidiens de la population", a déclaré dans le communiqué de ses services le ministre israélien de la Défense, qui exerce son autorité sur le territoire.
Comme la précédente annonce en ce qui concerne la Cisjordanie, les 3.000 logements en sont à différents stades de la procédure.
Les avocats les plus ardents de la colonisation avaient vivement critiqué une annonce récente en faisant valoir qu'une partie des 2.502 logements appartenaient à des plans déjà rendus publics et qu'il s'agissait d'un tour de passe-passe pour réduire la pression du lobby des colons.
La communauté internationale et les Palestiniens ne s'en alarment pas moins de cette rafale d'annonces. Mais, tandis que l'administration Obama avait critiqué et tenté de freiner jusqu'au bout la colonisation, l'administration Trump s'est jusqu'à présent signalée par son silence.
Les colonies, c'est-à-dire les implantations civiles israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, sont illégales au regard du droit international. Une grande partie de la communauté internationale les considère comme un obstacle majeur à la paix entre Israéliens et Palestiniens, toujours insaisissable après des décennies.
Le gouvernement israélien conteste qu'elles soient la cause de la décomposition de l'entreprise de paix.
Environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie. L'expansion des colonies, poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, grignote le territoire de la Cisjordanie et menace de rendre impossible la création d'un Etat palestinien indépendant qui coexisterait avec Israël, solution internationale de référence pour résoudre le conflit.
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