Avec l'épilogue de la primaire de la "Belle alliance populaire", le PS a désormais son candidat. Sur la ligne de départ, Benoît Hamon rejoint le vainqueur de la primaire de la droite, François Fillon, comme lui largement désigné, mais empêtré depuis par l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse révélée par Le Canard enchaîné.
Prochaine grande échéance de la présidentielle: le 17 mars à 18h00, date limite pour le dépôt par les candidats des 500 parrainages nécessaires auprès du Conseil constitutionnel.
D'ici là, au centre, François Bayrou (MoDem) devrait rapidement dévoiler ses intentions. Mais c'est à gauche et chez les "progressistes", de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron en passant désormais par Benoît Hamon, que l'incertitude reste la plus grande quant à une volonté de rassemblement.
Dans son premier discours de candidat, le député des Yvelines, - qui sera invité lundi soir du JT de France 2 -, s'est tourné vers sa gauche, appelant M. Mélenchon mais aussi le candidat écologiste Yannick Jadot à la construction d'une "majorité gouvernementale cohérente". Mais sans citer Emmanuel Macron, qui devance pour l'heure tous les candidats de gauche dans les enquêtes d'opinion.
Lundi matin, M. Jadot s'est dit prêt à "la grande aventure", sans exclure formellement de retirer sa candidature. Il a toutefois sommé M. Hamon de s'affranchir du PS qui a "tourné le dos chaque jour à l'écologie". M. Mélenchon, en campagne depuis près d'un an, a surtout vu dans ce résultat de dimanche un premier "fruit" de son "hégémonie culturelle".
Pour réussir cette démarche dans un délai record, Benoît Hamon peut se prévaloir d'une participation de deux millions d'électeurs dimanche au second tour de la primaire. Un chiffre de moitié inférieur à celui que la droite a réalisé, mais en hausse par rapport à dimanche dernier, ce qui suffit à rassurer les dirigeants du PS.
"Invendable"
Mais Benoît Hamon devra commencer par rassembler son propre parti. Sèchement battu dimanche, Manuel Valls a promis sa loyauté mais devrait vraisemblablement s'effacer. Assistera-t-il dimanche à l'investiture de M. Hamon? Rien n'est moins sûr.
M. Hamon, ancien ministre de l'Économie solidaire (2012-2014) puis éphémère ministre de l'Éducation (avril-septembre 2014), a appelé dimanche soir le chef de l'Etat, au moment de l'annonce des résultats. François Hollande qui, fait inédit sous la Ve République, a renoncé le 1er décembre à briguer sa succession, lui a proposé une rencontre "au cours de la semaine". Mais aucune réaction n'est venue dimanche soir de l'Elysée, le président se contentant, sur les réseaux sociaux, de saluer le nouveau sacre mondial de l'équipe de France de handball.
Les premiers pas du candidat Hamon passeront auparavant par Matignon où il sera reçu ce lundi à 15H30 par Bernard Cazeneuve, qui a réuni son gouvernement dès le début de matinée, pour l'occasion. Aucun des membres du gouvernement ne s'est exprimé à la sortie. Le Premier ministre n'avait pas explicitement appelé à voter pour Manuel Valls mais avait écarté de voter pour un candidat ayant dénigré le bilan du quinquennat, tel M. Hamon.
Malgré cette tentative affichée d'unité, une partie des soutiens de Manuel Valls pourrait être tentée de rejoindre Emmanuel Macron, à ce stade mieux placé dans les sondages. Le député François Loncle a jugé dimanche soir "inacceptable et invendable" le programme de M. Hamon. Un autre député PS, Alain Calmette, a franchi le pas en apportant officiellement dès dimanche son soutien à M. Macron.
Des députés de l'aile droite du PS envisageait ouvertement vendredi un "droit de retrait" en cas de défaite de leur champion, scenario qui sera probablement au menu de la réunion du groupe PS mardi matin à l'Assemblée.
M. Macron (38 ans), qui a quitté le ministère de l'Économie cet été, est déjà soutenu par plusieurs parlementaires du PS dont le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb. Il a convoqué un grand meeting ce week-end dans la cité rhodanienne où la présidente du Front national Marine Le Pen lancera également au même moment sa campagne.
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