Après plus d'un mois de combats, le régime du président Bachar al-Assad s'est emparé de cette région cruciale pour l'approvisionnement en eau de la capitale et les insurgés ont commencé à quitter les lieux par centaines.
La capture de Wadi Barada intervient plus d'un mois après la perte par les rebelles d'Alep, deuxième ville de Syrie, leur plus importante défaite depuis le début de la guerre en 2011.
Les insurgés n'ont plus désormais de véritables fiefs que dans la Ghouta orientale, une région à l'est de Damas, dans la province d'Idleb, au nord-ouest ainsi que dans le sud du pays.
"Nos forces armées (...) ont accompli leur mission en rétablissant la sécurité et la stabilité dans les localités de Wadi Barada", à 15 km au nord-ouest de la capitale privée d'eau potable depuis le 22 décembre, selon le communiqué de l'armée repris par la télévision d'Etat.
Retour de l'eau 'bientôt'
La veille, l'armée était entrée pour la première fois dans la station de pompage d'Aïn al-Fijé, vitale pour l'alimentation en eau de Damas.
Le régime avait accusé les accusé les rebelles de sabotage ayant conduit aux pénuries d'eau. Les insurgés avaient affirmé de leur côté que les bombardements du régime avaient détruit les infrastructures.
Bachar al-Assad avait exclu Wadi Barada de la trêve en cours depuis le 30 décembre entre régime et rebelles en Syrie.
Un accord de cessez-le-feu avait été conclu il y a quelques semaines pour permettre aux équipes techniques de rétablir l'approvisionnement en eau pour des millions de civils à Damas, mais il avait échoué et les combats avaient redoublé d'intensité jusqu'à vendredi.
Dimanche, les premiers travaux de réparation et d'entretien ont commencé dans la station, d'après le gouverneur de Damas, Ala Ibrahim. Il a affirmé que les "dégâts étaient importants" mais que le pompage d'eau devait reprendre "bientôt".
L'ONU avait dénoncé comme un "crime de guerre" les pénuries d'eau infligées aux 5,5 millions d'habitants de Damas.
'Fin du rêve'
En vertu de l'accord, les rebelles ont le choix soit de déposer les armes, soit de se rendre dans la province d'Idleb, frontalière de la Turquie.
"Le régime essaie de s'emparer de la totalité de la province de Damas (...) Pour les rebelles qui perdent territoire après territoire, c'est la fin du rêve d'entrer dans la capitale", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Dimanche, des centaines d'insurgés ont commencé à quitter la région de Wadi Barada à bord de bus vers Idleb.
C'est dans cette région que des milliers de rebelles se sont installés après avoir été chassés de plusieurs de leurs bastions en Syrie par le régime et ses alliés russes et iraniens notamment.
Idleb était jusque-là contrôlée par une alliance dénommée Armée de la Conquête et formée des jihadistes du Front Fateh al-Cham (ex-branche d'Al-Qaïda) et de plusieurs groupes rebelles.
Mais cette alliance semble avoir implosé depuis mardi, avec des affrontements inédits entre rebelles et Fateh al-Cham.
Furieux de voir des rebelles participer aux négociations au Kazakhstan, Fateh al-Cham --désigné comme groupe "terroriste" par Washington et Moscou-- les a accusés d'avoir conclu un accord pour le combattre et "l'isoler".
Dès la fin des négociations mardi, Fateh al-Cham a attaqué une base d'un groupe rebelle dans la région d'Idleb et les combats se sont propagés dans cette province ainsi que dans celle voisine d'Alep.
Samedi, un nouveau bloc nommé Tahrir al-Cham, et composé de groupes rebelles et du Front Fateh al-Cham a vu le jour.
Deux blocs rivaux sont ainsi en train d'émerger dans la province d'Idleb: l'un emmené par Ahrar al-Cham, la plus puissante faction rebelle, et l'autre conduit par Fateh al-Cham.
Considéré par la rébellion comme une force efficace dans la lutte contre le régime, Fateh al-Cham faisait l'objet depuis quelques mois de critiques de l'opposition politique, qui lui reproche sa volonté hégémonique.
La guerre en Syrie qui a commencé après la répression dans le sang de manifestations prodémocratie en 2011, a fait plus de 310.000 morts. Elle s'est complexifiée avec la montée en puissance de groupes jihadistes et l'implication d'acteurs étrangers.
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