Le Journal du dimanche (JDD) affirme qu'entre 2005 et 2007, quand il était sénateur UMP de la Sarthe, "François Fillon a perçu sept chèques à son nom", un par trimestre, pour "un montant total de l'ordre de 21.000 euros" correspondant à des "reliquats de crédits d'assistants".
Pour Mediapart, l'ex-Premier ministre "s'est mis dans la poche une partie des crédits théoriquement réservés à la rémunération d'assistants, grâce à un système de commissions occultes". Samedi soir, le site d'informations estimait que les "sommes siphonnées" ne dépassaient "sans doute pas les 25.000 euros".
Ces nouvelles accusations tombent mal pour le candidat de la droite à la présidentielle, empêtré dans l'affaire d'emplois présumés fictifs de son épouse Penelope et qui devait tenter dimanche de relancer une campagne en berne par un grand meeting à Paris.
Contacté dimanche matin par l'AFP, l'entourage de François Fillon a dit qu'il ne faisait "aucun commentaire sur une affaire judiciaire en cours". De son côté, le député Les Républicains Éric Ciotti a déclaré sur franceinfo que cette affaire des caisses occultes du Sénat "ne concerne ni directement ni personnellement François Fillon".
Depuis novembre 2013, deux juges d'instruction financiers enquêtent sur des soupçons de détournement de fonds publics via des caisses occultes au profit de sénateurs ou anciens sénateurs de l'UMP, devenue Les Républicains. L'enquête s'est accélérée ces dernières semaines avec plusieurs mises en examen, dont celles des sénateurs Jean-Claude Carle, ex-trésorier du groupe UMP sénatorial, et Henri de Raincourt, ex-président du groupe et ancien ministre.
Au total, six personnes sont mises en examen dans ce dossier qui concerne la période postérieure à 2009. François Fillon, qui a quitté le Sénat en 2007, ne peut donc être inquiété par la justice dans ce cadre.
Mais l'enquête a mis au jour une pratique ancienne, autorisée par le bureau du Sénat depuis 1988, selon l'avocat d'Henri de Raincourt, mis en examen en décembre.
Pour Mediapart, ces commissions ont rarement dépassé 4.000 euros par personne et par trimestre, mais "sur douze ans, ce goutte-à-goutte a concerné des dizaines d'élus et les subventions publiques déroutées de leur objet initial se comptent en millions d'euros".
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