Les "Experts" historiques Nikola Karabatic, Luc Abalo, Michaël Guigou, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse ont déjà remporté tous les titres majeurs en plusieurs fois mais deux seulement ont vécu la magie d'un triomphe à domicile.
En 2001, dans le vieux POPB, les "jeunots" Omeyer et Narcisse, 24 et 21 ans (40 et 37 aujourd'hui) participaient à l'avènement des "Costauds". Ce deuxième titre mondial en annonçait beaucoup d'autres.
Cinq ans plus tard, les Bleus allaient se changer progressivement en véritable machine à gagner pour glaner huit trophées sur les douze possibles et devenir la nation la plus titrée du hand masculin mondial (10).
Quel meilleur aboutissement qu'un sacre "à la maison" devant 15.000 supporters ?
Alors que les organisateurs ont déjà gagné leur pari de rassembler 500.000 spectateurs, les Bleus vont tout faire pour achever leur tournée de "rock stars" en conservant leur dernier titre et mettre sous les feux de la rampe un sport en quête de visibilité.
Les aléas du tournoi ont fait que la bataille s'annonce moins ardue que prévue en finale. L'Allemagne, reine d'Europe, le Danemark, champion olympique en titre, l'Espagne et la Croatie ont chuté avant cette finale.
Au lieu de croiser l'un de leurs grands rivaux, les Bleus retrouveront une équipe novice à ce niveau, qu'ils avaient dominée lors du premier tour (31-28).
La cicatrice de Rio
Mais réussir la passe de deux contre le même adversaire n'est pas chose aisée. "Quand on domine une équipe plus tôt dans la compétition et qu'on la rejoue, souvent le résultat s'inverse. Le perdant a envie de se venger", fait valoir l'arrière/ailier droit Valentin Porte.
Derniers exemples en date avec l'Espagne, balayée en finale de l'Euro-2016 par la réplique de l'Allemagne (24-17), et la France, renversée par son souffre-douleur favori, le Danemark, en finale des Jeux de Rio (28-26) en août.
De l'aveu de Porte, la plaie n'est toujours pas refermée et une victoire au Mondial ne saurait la cicatriser. Mais ce serait une belle manière de rebondir et de prouver que la France, déchue de ses titres européen et olympique l'an passé, est encore LA référence mondiale.
Gare toutefois à la "tornade" norvégienne qui, si elle n'avait jamais été médaillée jusque-là, peut se montrer surprenante. Avec son jeu allant à 100 km/h heure, elle a englouti la Croatie (28-25 a.p.) vendredi, pourtant bien plus expérimentée.
Son parcours est aussi déroutant que cette demi-finale, relancée par le brillant gardien Torbjorn Bergerud, a été insensée.
L'affranchissement de Dinart
Sans une invitation de la Fédération internationale (IHF), le futur demi-centre du PSG Sander Sagosen et ses partenaires n'auraient jamais participé à ce 25e Championnat du monde, n'ayant pas validé leur qualification sur le terrain. Il n'empêche que, dans ce pays où les handballeuses sont reines, la sélection masculine n'a jamais été aussi forte.
Assez pour réaliser un exploit monumental ? Rien n'est moins sûr. L'écart d'expérience risque d'avoir son importance, sans oublier la fatigue.
Les Français auront eu deux jours de récupération, dont un passé à l'Insep, avec cryothérapie et soins. Les Scandinaves, eux, un seul. "Tout peut arriver, même contre la meilleure équipe du monde", estime toutefois Kristjan Bjornsen, le meilleur finisseur nordique (41 buts).
Mais la France a déjà vécu une désillusion et s'est préparée pour en éviter une autre "dans la lignée de ce qui a été fait jusqu'ici", souligne le coach Didier Dinart, qui s'affranchirait de l'ombre tutélaire de son prédécesseur Claude Onesta en cas de triomphe.
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