Accueilli au Sénégal depuis le 15 janvier à la demande de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui craignait pour sa vie durant les derniers jours du mandat de M. Jammeh, M. Barrow différait jusque là son retour, invoquant des craintes persistantes pour sa sécurité.
"L'arrivée à Banjul du président Adama Barrow est prévue jeudi 26 janvier 2017 à 16H00 (locales et GMT). Tout changement à ce programme sera communiqué", affirme un message publié mercredi matin sur un compte Facebook à son nom.
Interrogé sur l'authenticité de ce message, son conseiller Mai Fatty a répondu: "Oui, demain (jeudi) après-midi", dans un texto à l'AFP à Dakar. Une source à la présidence sénégalaise a confirmé que cette information était "exacte".
Ni Adama Barrow, ni son entourage n'avaient jusqu'à présent officiellement annoncé de date pour son retour, attendu depuis le départ en exil le 21 janvier au soir de l'ex-président Yahya Jammeh, accueilli en Guinée équatoriale.
Vainqueur de l'élection présidentielle du 1er décembre face à Yahya Jammeh - qui avait initialement reconnu sa défaite avant de se raviser le 9 décembre déclenchant une crise de six semaines -, Adama Barrow a prêté serment le 19 janvier à l'ambassade de Gambie à Dakar.
Il n'est plus apparu, ni ne s'est exprimé en public depuis à l'adresse de son peuple, à part une série d'interviews accordées à des médias locaux et internationaux à Dakar.
A Banjul, une responsable de la coalition qui a porté M. Barrow au pouvoir, a salué cette nouvelle "exaltante". "Il est important qu'il vienne pour éviter le vide" du pouvoir, a-t-elle déclaré à l'AFP.
Mercenaires cachés
Les attentes et les défis s'annoncent immenses, à commencer par la mise en place d'une administration, qui semblait mal engagée, la vice-présidente choisie par M. Barrow, Fatoumata Jallow Tambajang, étant en principe atteinte par une limite d'âge constitutionnelle.
"J'ai dit au président Barrow que de nombreuses préoccupations sont soulevées" depuis la nomination de Mme Tambajang, pourtant "faite de bonne foi sur la base de faits disponibles", a indiqué mardi à Banjul son porte-parole, Halifa Sallah.
Il a été suggéré au chef de l'Etat de constituer "un comité de vérification", a-t-il précisé, se disant "sûr que si de nouveaux faits apparaissent", cette nomination pourrait être réexaminée.
Le président gambien a demandé la poursuite de l'opération militaire de la Cédéao, lancée le 19 janvier à partir du Sénégal pour forcer M. Jammeh à céder le pouvoir, jugeant les conditions de sécurité insuffisantes pour rentrer.
"Le président Adama Barrow nous a demandé deux ou trois semaines pour que nous puissions étudier s'il y a des stocks d'armes quelque part. Et s'il y a des mercenaires cachés quelque part", a déclaré mardi le président de la Commission de la Cédéao Marcel Alain de Souza.
La Gambie, petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes, été dirigée d'une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire.
M. Barrow a également demandé aux forces de la Cédéao de rester six mois dans le pays, une décision qui appartiendra aux responsables militaires de la Cédéao, a souligné M. de Souza.
Le départ de M. Jammeh a favorisé le retour de milliers de personnes qui avaient fui le pays par crainte de troubles ou de combats. Jusqu'à lundi, au moins 8.000 d'entre elles étaient rentrées et "les mouvements de retour se poursuivent", selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) mardi.
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