Réfractaires au guidon et au pédalier, les Rouennais? Selon une étude menée par l'Insee, moins de 1,3 % des actifs en Seine-Maritime utilisent un vélo pour leurs trajets quotidiens. Une tendance qui tend à s'inverser dans les agglomérations comme Rouen et Le Havre, où les déplacements à vélo sont plus faciles.
Économique, écologique et sportif
Malgré la pluie ou le froid, les Rouennais sont de plus en plus nombreux à arpenter les 205 kilomètres d'aménagements cyclables que compte l'agglomération (auxquels il faut ajouter 125 km d'aménagements mixtes pour vélos et piétons). Matin et soir, ils partent travailler, emmènent leurs enfants à l'école et vont faire leurs courses en pédalant. Économique, écologique, sportive... Chaque cycliste à ses bonnes raisons de préférer le vélo à la voiture ou aux transports en commun.
Tous les jours, Valentine emmène ses quatre enfants à l'école et à la crèche à vélo "pour aller plus vite qu'à pied et ne pas attendre le bus". Pour elle, le vélo est une solution idéale en centre-ville qui lui permet même de faire un peu d'éducation civique à ses quatre jeunes enfants.
Des incivilités récurrentes
De nombreux usagers des pistes cyclables se sentent beaucoup moins en confiance que Valentine. Principalement à cause des automobilistes et de certaines incivilités. "Quand les gens se garent sur une piste cyclable, ça nous force à faire un écart et on peut se faire renverser", décrit Yann, qui fait quatre kilomètres par jour dans Rouen pour aller travailler. "Et quand on leur fait remarquer que c'est dangereux, les gens répondent qu'ils n'en ont que pour deux minutes ou alors ils nous insultent", ajoute Raphaël.
Maud, elle, a même failli se faire agresser par une femme qui n'a pas apprécié une remarque sur sa façon de stationner. "Le problème, c'est que les gens pensent que si nous sommes à vélo nous sommes forcément en train de nous promener. Alors que nous nous rendons au travail comme eux", poursuit Yann.
Lanceurs d'alertes
Pour faire respecter les droits des cyclistes et sensibiliser les autres usagers de la route, certains agissent comme des lanceurs d'alertes. Par exemple, Yann et Raphaël appellent souvent la police municipale pour dénoncer les véhicules arrêtés sur les pistes cyclables. Quand ils ne collent pas directement des stickers sur le pare-brise des gens pour bien se faire comprendre. Sur les réseaux sociaux, ils partagent tous leurs expériences autour des hashtags explicites "crevard" et "gougnafier".
Dans l'agglomération rouennaise, de nombreux cyclistes trouvent que la "politique vélo" des collectivités va dans le bon sens mais de manière trop timide. L'exemple souvent cité est celui de la continuité cyclable, car le réseau en pointillé dans l'agglomération "met en danger les cyclistes qui doivent se réinsérer dans la circulation pour quelques mètres" explique Raphaël.
La Métropole sur le dossier
Un problème dont a bien conscience la Métropole Rouen Normandie. "Un groupe de travail s'est penché sur la question avec des associations et un projet devrait passer devant le conseil en février, confie Catherine Goniot, directrice adjointe à la mobilité de la Métropole. L'objectif est d'avoir un plan d'action chiffré et précis pour septembre 2017."
Ce plan d'action, Catherine Goniot le décline en trois axes: développer les infrastructures comme les pistes cyclables, penser un réseau pour des moyennes et des longues distance "pour relier par exemple Rouen à Saint-Étienne-du-Rouvray avec une vraie solution cyclable" et mettre en place du mobilier urbain pour les vélos comme des abris ou des pompes. Si Rouen est encore loin des cités nordiques qu'envient certains, l'agglomération essaye au moins de prendre la bonne voie.
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