Au lendemain de l'annonce du retrait de l'accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), l'ancien homme d'affaires continue à détricoter méthodiquement le bilan de son prédécesseur démocrate, comme il avait promis de le faire en campagne.
Il a signé une série de décrets ouvrant la voie à la construction d'un oléoduc controversé porté par la compagnie Energy Transfer Partners dans le Dakota du Nord, ainsi que celui de Keystone XL, chargé en symboles.
Évoquant ce dernier, M. Trump a souligné que l'aboutissement de ce projet était conditionné à une renégociation avec la société canadienne TransCanada. "Nous allons renégocier certains des termes et, s'ils le veulent, nous verrons si cet oléoduc peut être construit", a-t-il déclaré lors de la signature des documents dans le Bureau ovale.
Le gouvernement canadien s'est félicité de cette décision: "Nous sommes en faveur de Keystone et comme chacun le sait, le côté canadien de ce projet est déjà approuvé", a souligné Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères.
Aux États-Unis, si le camp républicain a salué l'annonce avec enthousiasme, défenseurs de l'environnement et élus démocrates ont dénoncé à l'unisson une initiative malheureuse prise au mépris des enjeux climatiques.
"Aujourd'hui, le président Trump a ignoré les voix de millions d'Américains et donné la priorité aux profits à court-terme de l'industrie des énergies fossiles par rapport à l'avenir de notre planète", a déploré le sénateur Bernie Sanders, ancien rival d'Hillary Clinton lors de la primaire.
Pour l'organisation Friends of the Earth, le président républicain a clairement signifié son "allégeance aux groupes pétroliers et aux banques de Wall Street" au détriment "de la santé publique et de l'environnement".
Long de 1.900 kilomètres, dont 1.400 aux États-Unis, le projet Keystone XL vise à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta (dans l'Ouest du Canada) jusqu'au Nebraska (au centre des États-Unis) d'où il pourrait rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique.
"Je veux le voir construit"
Durant sa campagne, Donald Trump avait promis de relancer ce gigantesque projet. "Je veux le voir construit", avait-il martelé.
Après des années d'atermoiements et une avalanche de rapports, Barack Obama s'était opposé à ce projet fin 2015, jugeant qu'il n'était pas dans l'intérêt national de son pays: "Transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des États-Unis".
Mais à trois semaines de la conférence de Paris sur le climat (COP 21), il en avait aussi fait un symbole fort, soulignant qu'approuver un telle initiative aurait affaibli le "leadership" américain sur le climat. "Il faut agir maintenant, pas plus tard, pas un jour. Maintenant!", avait-il martelé.
Dans un dossier complètement distinct, M. Trump a aussi ouvert la voie à la relance d'un projet d'oléoduc dans le Dakota du Nord dont le tracé avait été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes.
La tribu sioux de Standing Rock reproche à l'entreprise qui en a la charge de vouloir faire passer l'oléoduc, baptisé Dakota Access Pipeline, sur des sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres, menaçant également leurs sources d'eau potable.
Elle a vivement dénoncé mardi la décision de M. Trump, promettant de la contester en justice.
Le président américain avait commencé sa journée en recevant les dirigeants des grands groupes automobiles américains, dont Mary Barra (GM) et Mark Fields (Ford), à qui il a promis d'assouplir les réglementation pour éviter les délocalisations d'usines.
Martelant sa conviction que la réglementation, en matière de sécurité comme d'environnement, était devenue beaucoup trop lourde aux États-Unis, il a promis de rendre les processus d'autorisation plus rapides.
Dans son discours d'investiture, Donald Trump a promis d'articuler sa politique autour d'un seul axe: "l'Amérique d'abord", énonçant "deux règles simples": acheter américain et embaucher américain.
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