Après un premier week-end chaotique au cours duquel ses opposants ont fait une démonstration de force dans la rue et son porte-parole a été accusé de mensonge, le président républicain veut agir vite.
"Nous en parlions depuis longtemps", a-t-il déclaré aux journalistes présents lors de la signature dans le Bureau ovale, jugeant que le retrait du TPP était "une bonne chose pour le travailleur américain".
Vu comme un contrepoids à l'influence grandissante de la Chine, ce traité a été signé en 2015 après d'âpres négociations par 12 pays d'Asie-Pacifique représentant 40% de l'économie mondiale. Mais le texte, qui va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières, n'était pas encore entré en vigueur, en l'absence de ratification par le Congrès américain.
Wall Street a marqué le pas lundi, les investisseurs s'interrogeant sur les priorités du nouveau président et craignant une tendance protectionniste: le Dow Jones a perdu 0,14% et le Nasdaq 0,04%.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a reconnu que la Chine était "un grand marché pour les Etats-Unis", mais il a prévenu que le commerce devait "marcher dans les deux sens".
Gel des embauches de fonctionnaires
Sans perdre de temps, le président républicain entend redessiner les contours des accords commerciaux, certains anciens, liant les Etats-Unis au reste du monde.
Il a annoncé dimanche qu'il allait commencer à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les dirigeants du Canada et du Mexique qu'il doit voir prochainement. Une rencontre avec son homologue mexicain Enrique Peña Nieto est notamment prévue le 31 janvier.
Ce denier a indiqué lundi qu'il ne souhaitait "ni confrontation, ni soumission", appelant au dialogue et à la négociation avec les Etats-Unis.
M. Trump, qui a promis durant sa campagne de construire un mur frontalier entre son pays et le Mexique financé par Mexico, a dit espérer de "très bons résultats" avec ce pays sur les questions d'immigration et de sécurité.
Au-delà du TPP, Donald Trump a signé deux décrets qui illustrent avec force la direction qu'entend prendre la nouvelle administration: le gel des embauches de fonctionnaires au niveau fédéral, qui ne s'applique cependant pas au personnel militaire, et l'interdiction du financement par des fonds fédéraux d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement.
Cette dernière décision, prise au lendemain du 44e anniversaire de "Roe V. Wade", l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement aux Etats-Unis, a suscité la colère des démocrates et des organisations de défense des libertés.
Haro sur la réglementation
Recevant 12 dirigeants d'entreprise à la Maison Blanche lundi matin, il leur a promis des baisses "massives" d'impôts et a affiché sa volonté de réduire la réglementation "de 75%, peut-être plus", sans donner la moindre précision sur la nature exacte des réformes envisagées.
"Le problème de la réglementation que nous avons aujourd'hui est que vous ne pouvez rien faire (...). J'ai reçu beaucoup de récompenses pour l'environnement mais certains de ces trucs rendent impossible de construire quoi que ce soit", a encore dit le magnat de l'immobilier, en présence en particulier de Mark Fields (Ford), Marillyn Hewson (Lockheed Martin) ou encore Alex Gorsky (Johnson&Johnson).
A court terme, il devrait cependant se heurter à un obstacle de taille: son équipe est loin d'être opérationnelle.
Seuls deux membres de son administration -James Mattis à la tête du Pentagone et John Kelly secrétaire à la Sécurité intérieure- ont à ce jour été confirmés par le Sénat.
Mais la voie semble désormais dégagée pour l'un des principaux d'entre eux: Rex Tillerson, ancien patron d'ExxonMobil, choisi pour diriger la diplomatie américaine. Marco Rubio, dernier sénateur républicain qui était indécis, a annoncé lundi qu'il ne s'opposerait pas à sa nomination à la tête du puissant département d'Etat.
L'élu républicain Mike Pompeo, nommé directeur de la CIA, devait également être confirmé lundi à son poste par le Sénat américain.
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