L'ancien Premier ministre effectuait dans la capitale allemande, où il a rencontré notamment la chancelière Angela Merkel, son premier déplacement à l'étranger depuis qu'il a été désigné candidat de la droite.
Si son programme de réforme économique, avec la baisse des dépenses de l'Etat, plaît à Berlin, son positionnement conciliant à l'égard de la Russie ou certains de ses projets concernant l'avenir de l'Europe suscitent interrogations ou inquiétudes en Allemagne.
Faire à Berlin son premier déplacement de campagne hors de France, "de la part de quelqu'un qui a voté non à Maastricht, c'est un geste politique fort", a commenté Bruno Le Maire, chargé des affaires européennes et internationales.
Malgré les divergences, "il n'y a pas d'autre option qu'une entente franco-allemande très forte", a dit M. Fillon au sortir de son entretien avec Angela Merkel, soulignant que la chancelière partageait cette opinion.
"Europe en crise"
"Je suis venu lui dire que l'Europe est aujourd'hui en crise, qu'elle est menacée par la politique américaine, par la Russie, la Chine, et qu'elle a besoin de retrouver un vrai projet pragmatique construit sur des bases intergouvernementales", a-t-il expliqué.
M. Fillon a également martelé ce message dans un discours à Berlin devant une fondation proche du parti conservateur de la chancelière.
"L'Europe devrait décupler notre puissance, aujourd'hui elle la réduit. Elle devrait décider, elle hésite. Elle devrait simplifier, elle complique", a jugé M. Fillon. "A force de tergiversation nous ne savons plus où nous voulons aller ni ce que nous voulons construire ensemble, notre faiblesse nous disloque", a-t-il dit, tirant ainsi "le signal d'alarme" et appelant à "un sursaut européen".
Outre la chancelière, il a rencontré le ministre des Finances, Wolfgang Schaüble et la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen.
M. Fillon a appelé à "assumer les différences" entre son programme et la politique menée à Berlin: "Nous avons des différences ? Assumons-les au lieu de les nier", a-t-il plaidé, afin de "trouver une place entre les Etats-Unis de Donald Trump, la Russie de Vladimir Poutine et la Chine de Xi Jinping".
La discorde est notable sur la politique migratoire. L'ancien Premier ministre a prévenu que "la France ne peut pas accepter plus de réfugiés", alors que la chancelière réclame davantage de solidarité de ses partenaires européens via un système de quotas d'accueil de demandeurs d'asile.
la Russie "partenaire majeur"
François Fillon a sur le plan diplomatique estimé que la Russie avait vocation à devenir "un partenaire majeur des nations européennes". Mme Merkel plaide elle pour la fermeté à l'égard de Moscou et le maintien des sanctions au sujet de l'Ukraine.
"Plus on isole la Russie, plus elle use de sa puissance de façon unilatérale et plus elle bascule vers l'Asie", a argumenté M. Fillon.
Le candidat et la chancelière se retrouvent en revanche davantage sur le renforcement de l'Europe de la Défense. M. Fillon a plaidé pour "mettre en commun des moyens, bâtir une industrie européenne et créer un fonds qui mutualise et finance les dépenses d'intervention extérieure".
Sujet aussi plus consensuel: le programme économique du candidat de la droite. M. Fillon l'a lui-même qualifié de "radical", avec plus de 100 milliards de réductions dans les dépenses publiques et 500.000 fonctionnaires en moins.
Néanmoins, l'équilibre des finances publiques ne sera atteint qu'en 2022 selon ses projections. "Mon objectif est de corriger cela et d'être aussi proches que possible de 3% en 2018 avec un objectif de zéro déficit en 2022", a-t-il rappelé.
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