"Nous sommes dans le coeur de l'épisode", explique Stéven Testelin, prévisionniste à Météo-France.
Jeudi, les minimales sont descendues à -15°C à La Bourboule (Puy-de-Dôme), -11 à Aubusson (Creuse), Brive et Aurillac, -8 à Bordeaux et Lyon. Il a fait -5 à Marseille, Montpellier, et -3 à Paris. Soit 5 à 8°C en moyenne au-dessous des normales de saison. Des températures "très en-dessous des normales, même si ce ne sont pas des froids exceptionnels", rappelle M. Testelin.
Bien que faible (15 km/h), une bise de nord-est a aussi fait plonger les températures "ressenties", à -8 à Paris ou encore -11 à Montpellier.
Fait inhabituel en Gironde, le service des Eaux de Bordeaux a envoyé à ses abonnés un courriel pour les alerter des risques de gel des compteurs et canalisations.
A Roubaix, le lycée Jean-Moulin, privé de chauffage dans certaines classes, a fermé, dans l'attente d'une réparation. "Elèves et professeurs gardaient leur blouson en classe. Il faisait 8°C dans ma salle!", selon Laurence Pierini, professeur d'histoire-géo.
Dans le Doubs et en Haute-Saône, la chasse aux oiseaux de passage et gibiers d'eau a été suspendue, pour protéger ces espèces déjà très affectées par les conditions climatiques.
Seules quelques zones ont bénéficié jeudi de valeurs positives, notamment le sud-est protégé par une dépression sur la Méditerranée: +2 °C à Toulon, 3°C à Nice ou encore 1°C à Ajaccio et 7°C à Bastia, en Corse où la situation revenait à la normale après des chutes de neige.
Dans ces conditions, les structures d'accueil des sans-abri restent très sollicitées.
Quelque 130.000 places d'hébergement sont "mobilisées pour mettre à l'abri tous ceux qui doivent l'être", selon le Premier ministre Bernard Cazeneuve. Plus de 3.400 places "exceptionnelles" ont été ouvertes ces derniers jours, a souligné la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.
'Quasi saturés'
A Lyon, le Samu social s'est cependant mis en grève pour "l'ouverture de places supplémentaires" et pour un renfort au 115, où selon lui, 60% des appels ne peuvent pas être décrochés.
Les grévistes et leurs soutiens - une centaine de personnes - se sont rassemblés en ville, munis de pancartes. Dans la petite foule, Jean-Pierre Gil, SDF de 56 ans qui n'a bénéficié d'aucun hébergement, expliquait souhaiter des lieux plus propres et sécurisés.
En Isère, les hébergements d'urgence à l'année et hivernaux (2.200 lits) sont "quasi saturés", selon le secrétaire général de la préfecture. En revanche, il reste des capacités dans des gymnases.
"On constate quand même un manque de places", explique Jeanne Lévêque, du Secours populaire isérois, car certaines personnes ou familles ne veulent pas aller dans un gymnase en raison d'une durée précaire d'hébergement ou du manque d'intimité.
A Grenoble, le Secours populaire a constaté dans ses permanences "une affluence de SDF et de migrants à la rue, et même de personnes logées mais n'arrivant pas à se chauffer". L'ONG manque de couvertures et vêtements chauds, et, comme d'autres associations, lance un appel aux dons et aux bénévoles.
A Paris (près de 18.000 places d'urgence recensées), la maire Anne Hidalgo a invité les entreprises disposant de locaux vacants à "aider" à accueillir les sans-abri.
L'approvisionnement électrique devrait en revanche être suffisant jeudi face au plus fort pic de consommation attendu depuis le début de l'hiver, a indiqué le gestionnaire RTE.
Suivant l'exemple de Paris, Bordeaux cessera l'éclairage nocturne de ses bâtiments publics.
Météo-France prévoit encore une journée bien froide vendredi, ainsi durant que le week-end. "On pourrait renouer avec les normales de saison en deuxième partie de semaine prochaine", selon M. Testelin.
A LIRE AUSSI.
Le froid persiste, inquiétudes pour les SDF
La vague de froid s'étend, réunion à l'Elysée sur la prévention
Le pic de froid à l'origine de nombreux accidents
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.