Le milliardaire républicain aux 20 millions d'abonnés sur Twitter quittera dans la journée la Trump Tower de New York pour Washington, où il dormira avant d'emménager vendredi à la Maison Blanche.
Fini le Boeing personnel garé à l'aéroport de La Guardia: l'homme d'affaires voyagera désormais à bord d'un avion de la flotte présidentielle. Après le départ de Barack Obama, il deviendra le passager exclusif d'Air Force One.
Le républicain déposera une gerbe à 20H30 GMT au cimetière militaire d'Arlington et s'exprimera ensuite de l'autre côté du fleuve Potomac au Lincoln Memorial, épicentre des festivités de l'investiture avec des concerts de country et un feu d'artifice.
Sa prestation de serment, en plein air au Capitole vendredi à midi (17H00 GMT), date et heure fixées par la Constitution, sera retransmise sur les écrans de toute la planète. Des averses sont attendues.
Des centaines de milliers de citoyens, partisans et manifestants contestataires, ont commencé à converger dans la capitale pour ce rituel démocratique auquel de nombreux dignitaires de la République participeront, notamment son adversaire malheureuse, Hillary Clinton, et trois anciens présidents.
Donald Trump "a vraiment hâte d'être à la Maison Blanche et de se mettre au travail pour les Américains", a dit mercredi son vice-président, le conservateur Mike Pence, 57 ans.
Pour les nouveaux présidents américains, l'arrivée à Washington et les premiers jours du mandat constituent les premières pages du récit national qu'ils entendent écrire.
Donald Trump, 70 ans, sans expérience politique ni militaire, a d'une certaine façon été élu pour ses mauvaises manières: ses électeurs issus des classes populaires l'envoient dans le marigot fédéral afin de tourner la page de l'ère Obama et de dynamiter le statu quo politique. Le magnat a fait le serment de s'exécuter, très vite.
De Kennedy à Reagan
Après avoir raccompagné Barack Obama, le républicain devrait signer quatre ou cinq décrets dès vendredi, puis une flopée d'autres plus importants à partir de lundi pour démanteler tout ce qui peut l'être sans attendre le Congrès: immigration, environnement, énergie, code du travail...
Il lui reste encore à terminer le discours d'investiture qu'il prononcera vendredi. En décembre, dans son club privé de Mar-a-Lago en Floride, sa "Maison Blanche d'hiver", il avait confié vouloir s'inspirer de John F. Kennedy et de Ronald Reagan.
Le premier, en 1961, avait consacré son discours inaugural au monde, en pleine Guerre froide, et appelé ses concitoyens "à ne pas demander ce que l'Amérique peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour l'Amérique". Le second, en 1981, avait déclaré: "l'Etat n'est pas la solution à nos problèmes, l'Etat est le problème".
Retranché dans ses quartiers, Donald Trump a consulté quelques historiens, regardé les discours de prédécesseurs et ses conseillers les plus proches l'assistent.
Mais "c'est un texte Trump, c'est lui qui l'écrit, qui l'édite, qui le corrige", a insisté son porte-parole, Sean Spicer.
Durée prévue: une vingtaine de minutes, selon lui, soit comme Barack Obama en 2009.
Obama out
Le président sortant a adressé une sorte de mise en garde à son successeur mercredi. Le presque retraité de 55 ans a redit qu'il n'entendait pas se mêler au jeu politique normal, mais qu'il ne resterait pas silencieux si certaines lignes rouges étaient franchies.
"Je mets dans cette catégorie la discrimination systématique, les obstacles au droit de vote, les tentatives visant à faire taire les voix discordantes ou la presse ou encore l'idée d'expulser des enfants qui ont grandi ici et qui sont, à tous égards, des enfants américains", a dit Barack Obama.
L'opposition démocrate s'organise sans lui.
Le tiers des élus démocrates de la Chambre des représentants boycottera la cérémonie de vendredi. Et au Sénat, les démocrates mettent des bâtons dans les roues des futurs ministres de Donald Trump, dont seulement une poignée pourrait recevoir un vote de confirmation vendredi, alors que les républicains espéraient en confirmer sept dès le premier jour.
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