On les croise un peu partout sur le web où ils sont suivis par des communautés de milliers d'abonnés. Mais derrière le mot youtubeurs ne se cachent pas que des stars comme Norman ou Enjoy Phoenix et beaucoup ne sont qu'amateurs. A Rouen, ils sont musiciens, comiques, sportifs... et ne sont motivés que par un objectif : partager leur passion.
Tout pour se démarquer
Pour Fano, c'est l'envie de faire rire, mais aussi de casser les clichés qui l'a poussée à se lancer. Et c'est notamment une vidéo sur le Havre, où cette Rouennaise d'origine fait ses études, qui a boosté sa chaîne. "Les gens ont des gros stéréotypes sur cette ville, c'était important pour moi d'en parler, raconte-t-elle. Avant de se lancer, elle passe des mois à observer ce qui se fait. "Je ne voulais pas faire quelque chose qui existe déjà", explique-t-elle.
L'originalité, c'est l'une des règles d'or que se fixent ces apprentis vidéastes. "Il faut bien sûr être un peu drôle, mais surtout ne pas se prendre la tête, avance Marguerite Pleintel, qui décrypte la musique sur sa chaine Scherzando. Je crois que les gens en ont marre de la télé où on leur rabâche les mêmes choses. Là, on ne se prétend pas expert et on transmet un savoir de façon ludique."
Ancienne prof de musique, Marguerite Pleintel a trouvé en Youtube le moyen de poursuivre son désir de transmettre sa passion. Dans de petits clips illustrés, elle décortique la musique sous toutes ses formes. "Du chant grégorien à la pop d'aujourd'hui, je parle de tous les styles", résume-t-elle.
Faire passer un message
Sans prétention, tous se sont lancés en bricolant un peu leurs premiers clips. En partant des quelques power-point qu'elle créait pour ses collégiens, Marguerite Pleintel a progressivement perfectionné ses vidéos. Le tout est de franchir le pas. "Il faut être à l'aise avec la caméra, prévient Fano. Car il faut bien se dire que lorsqu'on monte on voit sa tête 6 heures par jour."
Si youtubeur n'est pas un métier, c'est une passion qui prend du temps. Un véritable investissement qui traduit un engagement fort. Mélanie Lemaistre, sous le pseudo Mélanie Deaf, a même créé deux chaines - MélanieDeaf et Signe2Mains - pour "sensibiliser les entendants autour de la communauté sourde et me battre pour les sous-titres". Et le projet cartonne : la vidéo où elle traduit Je vole, extrait du film La famille bélier, cumule près de 150 000 vues.
Le petit monde de Youtube
Au delà des vues, les youtubeurs apprécient les retours de la communauté qui les suit. "Dans ma première vidéo, je parlais de ma dyslexie et une maman m'a contacté de Marseille pour dire que ça lui donnait de l'espoir pour son fils" se rappelle Fano.
Pour gagner de la visibilité, certains se regroupent. Marguerite Pleintel collabore avec d'autres youtubeurs musicaux sur le réseau Mediapason. "Certains font des vidéos où l'on s'invite, précise-t-elle. Quand un 'grand' parle de vous, ça fait toujours un petit coup de pub. Finalement, Youtube est un petit monde qui marche sur le bouche à oreille et le partage. On se connait tous un peu au bout d'un moment."
Si elle n'a pas encore la notoriété des stars, elle a trouvé le moyen de rentabiliser un peu l'affaire grâce à Tipeee. La plateforme, qui tient son nom du "tips", pourboire en anglais, permet à ses abonnés de laisser quelques euros quand l'envie leur prend. Des petits gestes qui lui ont permis de me faire faire des cartes de visite, ou d'acheter un trépied.
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