Lee Jae-Yong, 48 ans, ne s'est pas exprimé en arrivant au tribunal du district central de Séoul où étaient rassemblée une meute de journalistes devant lesquels il est passé sans ralentir.
"Il restera dans la salle d'audience environ deux ou trois heures", a dit Shin Jae-Hwan, porte-parole du tribunal.
Il est peu vraisemblable qu'une décision soit prise avant la soirée de mercredi ou jeudi matin, a-t-il ajouté.
L'équipe spéciale d'enquêteurs chargée de ce scandale qui a valu à la présidente Park Geun-Hye d'être destituée par l'Assemblée nationale le 9 décembre, destitution actuellement examinée par la Cour constitutionnelle, avait annoncé lundi qu'elle cherchait à obtenir un mandat d'arrêt contre M. Lee.
Il est soupçonné de corruption, d'abus de biens sociaux et de parjure.
Le scandale a pour figure centrale la confidente de l'ombre de Mme Park, Choi Soon-Sil, accusée d'avoir utilisé son emprise sur la présidente pour contraindre les grands groupes industriels sud-coréens, appelés "chaebols", à "donner" près de 70 millions de dollars à des fondations douteuses.
Samsung, le premier chaebol du pays, qui pèse 20% du produit intérieur brut, est celui qui s'est montré le plus généreux envers les fondations de Mme Choi.
Il a également versé à l'amie de 40 ans de la présidente des millions d'euros, sous couvert de financer en Allemagne les entraînements sportifs de cavaliers sud-coréens, parmi lesquels la fille de Mme Choi.
Au total, Samsung aurait mis la main à la poche pour 43 milliards de wons (34,2 millions d'euros).
M. Lee, petit-fils du fondateur du groupe, est le dirigeant de facto de Samsung depuis la crise cardiaque de son père, Lee Kung-Hee, en 2014.
Si le tribunal donne raison aux enquêteurs, il s'agirait de la première arrestation d'un capitaine d'industrie sud-coréen dans le cadre de ce scandale qui dure depuis des mois.
La semaine dernière, M. Lee a subi 22 heures d'interrogatoire. Il dément avoir commis une quelconque irrégularité.
Les enquêteurs cherchent en particulier à savoir si les versements effectués par Samsung ont servi à acheter le feu vert du gouvernement à une fusion controversée entre deux de ses entités en 2015.
L'opération entre Cheil Industries et Samsung C&T était vue comme une étape cruciale pour une transition en douceur au sommet du groupe.
Elle avait été dénoncée avec force par certains actionnaires qui estimaient que C&T avait été délibérément sous-évaluée. Mais la Caisse nationale de retraites, gros actionnaire de Samsung sous la tutelle du ministère des Affaires sociales, avait soutenu la fusion qui était devenue réalité.
Mme Park est, elle, accusée de complicité avec Mme Choi. Sa destitution doit encore être validée par la Cour constitutionnelle, mais tous ses pouvoirs ont été transmis au Premier ministre.
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