Lors d'une assemblée générale extraordinaire au siège du groupe à Englewood (Colorado, ouest), les actionnaires ont donné leur accord à ce rachat pour 8 milliards de dollars, annoncé en septembre et qui fait passer l'un des sports les plus regardés au monde sous le contrôle du groupe du très discret milliardaire John Malone.
Après plus d'une décennie sous le contrôle du fonds d'investissement CVC Capital Partners, la F1 va prendre une nouvelle direction, son dirigeant tutélaire, Bernie Ecclestone, âgé de 86 ans, devant passer progressivement la main à Chase Carey, ancien bras droit d'un autre magnat des médias, Rupert Murdoch pour qui il avait développé la chaine Fox Sports.
La F1 "concernait en 2016 cinq continents, 21 pays, 21 courses, 400 millions de fans et une population très intéressante pour les sponsors et les annonceurs", se félicitait récemment Gregory Maffei, le directeur exécutif de Liberty Media lors d'une conférence avec les analystes financiers.
"C'est assez rare, et pratiquement impossible, de pouvoir acheter une franchise sportive de la taille de la Formule 1. Vous ne pouvez pas acheter les jeux Olympiques, ou la FIFA" (Fédération internationale de football), a-t-il ajouté.
Liberty Media a confirmé mardi son intention de finaliser le rachat d'ici la fin mars, juste à temps pour le premier Grand Prix de la saison en Australie le 26 mars.
Mais la F1 traverse actuellement une passe difficile, face à la désaffection du public de moins en moins nombreux à regarder les courses, plus d'une vingtaine par an, que cela soit sur les circuits du monde entier ou à la télévision.
Les gérants des circuits ont de plus en plus de peine à réunir les sommes coquettes réclamées pour obtenir le droit d'accueillir le "plateau", composé d'environ 20 voitures et pilotées par des champions comme Fernando Alonso, Sebastian Vettel, Lewis Hamilton ou encore Nico Rosberg, couronné l'an dernier mais qui a aussitôt annoncé sa retraite, à 31 ans.
Lent déclin
Si la France doit faire en 2018 son retour au calendrier après en avoir été absente pendant dix ans, la Malaisie a annoncé son intention de jeter l'éponge alors que des menaces pèsent sur l'organisation du Grand Prix d'Angleterre sur le mythique circuit de Silverstone. Même si des pilotes allemands ont remporté cinq des sept derniers titres des conducteurs et que Mercedes règne en maitre sur les courses, l'Allemagne sera encore absente cette année du calendrier.
Pour enrayer ce lent déclin, Liberty Media souhaite accroître le nombre de courses: 20 sont prévues cette année, notamment aux Etats-Unis où seulement une seule est au programme, au Texas en octobre.
Mais il lui faudra convaincre non seulement la FIA mais aussi la dizaine d'écuries alors que des négociations difficiles vont bientôt s'engager sur la partage des 1,8 milliard de dollars générés annuellement par le sport, l'accord actuel expirant en 2020.
La répartition est aujourd'hui très inégale, les écuries de pointe comme Ferrari, Mercedes, Red Bull et McLaren se réservant la part du lion et les petites écuries se contentant des miettes. Deux d'entre elles, Force India et Sauber, ont d'ailleurs déposé plainte devant la Commission européenne pour protester contre cette inéquité.
Liberty Media pense également à augmenter les revenus résultant de la retransmission des courses par des chaines de télévision payantes alors que les revenus de la télévision représentent actuellement environ 30% du total. Mais cela risque en retour de diminuer encore plus le nombre de spectateurs et de déplaire aux annonceurs.
Pour contourner cet écueil, les nouveaux propriétaires de la F1 évoquent le développement des applications numériques mêlant les courses à la réalité augmentée et virtuelle afin de drainer un public de moins en moins enclin à s'asseoir passivement devant sa télévision pour regarder des bolides tourner en rond, mais aussi pour attirer davantage d'annonceurs.
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