"J'ai entendu un bruit (...), je pensais que quelqu'un était coincé dans l'ascenseur puis j'ai vu la police dans le couloir", a raconté Ali Haydar Demir à un groupe de journalistes, dont une de l'AFP.
Rapidement toutefois, Ali Haydar Demir, les cheveux poivre et sel coupés courts comprend.
"Après avoir su qui c'était, je me suis senti en totale insécurité, mais aujourd'hui je me sens en sécurité", poursuit M. Demir. "Pas hier, non, mais aujourd'hui nous sommes en sécurité."
Le gouverneur d'Istanbul Vasip Sahin a confirmé mardi que "le terroriste (avait) admis son crime" et qu'il s'agissait d'un "terroriste bien entraîné".
La police est intervenue tard lundi soir pour arrêter Abdulgadir Masharipov, un Ouzbek formé en Afghanistan, dont l'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).
Avec sa serrure complètement défoncée, la porte de l'appartement numéro 36 de cet immeuble d'Esenyurt, sur la rive européenne d'Istanbul, témoigne de la vivacité de l'intervention policière.
En plus de l'assaillant du Reina, un Irakien et trois femmes, dont une Egyptienne, ont été arrêtés.
"Je n'arrive toujours pas à y croire", raconte Sezer Aras, un autre voisin. "C'est comme un cauchemar, se dire que cet homme vivait sous le même toit que nous et qu'on ne le savait pas".
Après la fouille par la police au cours de la nuit, le désordre règne dans l'appartement d'Abdulgadir Masharipov.
Ici, repose une miche de pain, là un régime de bananes. Plus loin des billets de différentes devises. Partout, des vêtements débordent des meubles éventrés ou des valises ouvertes.
Tout au long de la journée, mardi, les journalistes défilent dans l'appartement, filmant ou photographiant les différentes pièces et les objets éparpillés.
Un Coran est posé sur une table, près d'un tupperware encore à moitié rempli de nourriture.
Dans un carnet, des sourates du Coran ont été retranscrites en plusieurs langues, dont le français.
Sur un bout de papier bordé de petits coeurs rouges, un mot rédigé en anglais: "Habibi (mon amour, en arabe), fais ce que tu veux... cela ne m'intéresse plus. (...) Si tu veux faire cela, d'accord, mais je serais dans un autre endroit, ailleurs."
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