Au cours de l'année passée, 44,92 milliards de cigarettes ont été livrées aux buralistes dans l'Hexagone, soit une baisse de -1,2% par rapport à l'année précédente, selon des chiffres de Logista, que l'AFP s'est procurés lundi.
En valeur, le recul des ventes de cigarettes est de -1,1%, à 15,17 milliards d'euros.
Ce chiffre pourrait encore baisser cette année avec une hausse prévue du prix des cigarettes et du tabac à rouler fin janvier de l'ordre de 30 à 40 centimes pour les premières et de 1,40 à 1,60 euro pour le second. Un arrêté d'homologation des prix, fixant le nouveau prix des paquets de cigarettes, doit être publié au Journal officiel dans les prochains jours.
"Toute baisse de la vente de tabac correspond à une baisse de la consommation, donc on ne peut que s'en féliciter mais elle pourrait baisser encore plus vite si on augmentait les prix, si on appliquait les lois avec l'interdiction de fumer dans les lieux publics ou encore l'interdiction de vente aux mineurs", lance le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT).
Pour Bertrand Dautzenberg, pneumologue à La Pitié-Salpêtrière (Paris) et président de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT), "ce recul des ventes est un bon signe, il y a un frémissement mais nous sommes encore en dessous des autres pays européens, qui voient leurs ventes de cigarettes et la consommation diminuer plus rapidement", regrette-t-il.
Mr Dautzenberg estime par ailleurs que "l'arrivée des paquets neutres sur le marché français dès l'automne, le mois sans tabac en novembre et l'essor de la cigarette électronique ont eu un effet sur ces ventes en 2016".
En 2015, les ventes de cigarettes avaient déjà enregistré une hausse de 1% en volume, ce qui représentait une première depuis 2009. 2014 et 2013 avaient en revanche enregistré des baisses respectives de -5,3% et -7,5%.
Le tabac à rouler se porte bien
Pour expliquer ces baisses, les professionnels du secteur accusent eux le marché parallèle (achats à l'étranger ou de cigarettes de contrebande) qui "ne cesse d'augmenter". Selon une étude de KPMG publiée en juin 2016, il s'établissait à 27,1% de la consommation en France, en 2015.
"Nous avons vraiment le sentiment qu'il s'agit d'un transfert de consommation qui se fait au profit des réseaux officieux car des études montrent que la consommation de tabac ne baisse pas tant que ça en France", note le président de la Confédération des buralistes Pascal Montredon.
Par ailleurs, ce recul relativement modéré des ventes peut s'expliquer par la stabilité des prix.
Après une augmentation de 40 centimes en octobre 2012, puis de 20 centimes en juillet 2013, la dernière hausse du prix des cigarettes est intervenue en janvier 2014, portant le prix du paquet le moins cher à 6,50 euros, et celui du plus cher, pour la marque la plus vendue (Marlboro), à 7 euros.
Le tabac à rouler, prisé des jeunes, a lui enregistré en 2015 une hausse de 0,43% en volume, à 9,28 milliards d'unités.
Le tabac à rouler "est en hausse car il représente une alternative légale pour les fumeurs qui ne peuvent plus se permettre d'acheter des cigarettes, devenues trop chères", explique à l'AFP une source du secteur qui souhaite garder l'anonymat.
En France, 80% du prix du tabac est constitué de taxes, 8,74% reviennent aux buralistes, et le solde aux fabricants.
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