"Soit Uber respecte la profession, soit ce sera +Uberxit+", proclamait un tract de l'Unsa-VTC. "Stop aux plateformes esclavagistes" ou encore "Les charges pour les chauffeurs, le bénéf aux start-up", était-il écrit sur des banderoles déployées devant l'Opéra Bastille.
Les manifestants reprochent au géant américain du secteur de les "humilier" par une pratique tarifaire trop faible et décidée sans concertation. En octobre 2015, Uber avait baissé de 20% le tarif des courses à Paris. En décembre 2016, il a augmenté de 10 à 15% ses tarifs en France, mais a relevé dans le même temps de 20 à 25% la commission prélevée aux chauffeurs.
"La balle est dans le camp des plateformes, c'est à eux de désamorcer la crise", a expliqué à l'AFP Yazid Sekhri de la CFDT. De leur côté, les chauffeurs sont là pour montrer qu'ils sont "toujours mobilisés" et "unis", dit-il.
Le rassemblement initié par l'Unsa-VTC, Actif-VTC, Capa-VTC et CFDT-VTC, moins important que les précédents organisés en décembre, intervient alors que le médiateur Jacques Rapoport, nommé par le gouvernement, multiplie les rencontres avec les acteurs de la profession. Les conclusions de l'ancien président de SNCF Réseau sont attendues fin janvier.
Avec le médiateur, "pour l'instant on fait que parler. Uber dit qu'il crée de l'emploi, qu'on gagne beaucoup d'argent. Nous on dit l'inverse, on ramène des chauffeurs avec leur chiffre d'affaires et il voit la catastrophe", explique à l'AFP Sayah Baaroun, secrétaire général de l'Unsa SCP-VTC.
Après avoir alerté en décembre sur "la paupérisation des chauffeurs", l'opération de lundi vise à "interpeller les candidats à la présidentielle" sur "l'uberisation" du monde du travail, avec une question: "Qu'allez vous faire de cette économie?" qui crée des travailleurs pauvres, selon lui, faute de réglementation sur la protection sociale ou la rémunération.
L'Unsa a par ailleurs promis lundi d'engager des actions aux prud'hommes pour faire requalifier en contrats de salariés des partenariats conclus entre Uber et les chauffeurs au statut d'indépendants.
Sollicité par le syndicat, l'avocat Jean-Paul Teissonnière décrit "une situation d'hyperdépendance" entre les chauffeurs et la plateforme, qui fixe les prix et ne transmet pas les coordonnées des clients, selon lui.
Il entend "mettre fin à une mystification", dit-il à l'AFP, en engageant des procédures aux prud'hommes quand "une dizaine de dossiers" seront rassemblés. Il annonce également, sur le plan pénal, une action pour faire reconnaître un éventuel "délit de travail dissimulé".
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