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Au PS, l'hypothèse Macron gagne du terrain

Alors qu'Emmanuel Macron caracole dans les sondages, les élus socialistes sont de plus en plus nombreux à envisager un ralliement au fondateur d'En marche!, voire un désistement du vainqueur de leur primaire à son profit, pour éviter un second tour entre Marine Le Pen et François Fillon.

Au PS, l'hypothèse Macron gagne du terrain
Emmanuel Macron, le 10 janvier 2017 à Berlin - Tobias SCHWARZ [AFP/Archives]

"La dynamique autour d'Emmanuel Macron ne cesse de s'intensifier, et nos soutiens viennent de la gauche et de la droite", s'est réjoui lundi sur RTL le secrétaire général d'En marche! Richard Ferrand (PS).

Derniers ralliements en date au Parti socialiste: le député de l'Yonne Jean-Yves Caullet, ou l'adjointe au maire de Lyon Anne Brugnera.

Emmanuel Macron a lui-même appelé vendredi dans La Voix du Nord les socialistes qui "croient dans (le) projet (d'En marche!) à (les) rejoindre, sans même attendre le résultat de la primaire" du PS et des alliés.

Beaucoup attendront cependant le deuxième tour de cette consultation, le 29 janvier, pour se décider.

"Si c'est Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon qui gagne, les partisans de Manuel Valls iront chez Emmanuel Macron", prédit une députée qui soutient l'ex Premier ministre.

Pour un autre soutien de Manuel Valls, séduit par Emmanuel Macron, si un frondeur gagne la primaire, ou si Manuel Valls est mal élu, "il faudra tolérer qu'il puisse y avoir un appel demandant que le PS se range derrière Macron".

Peu de poids lourds ont pour l'instant franchi le pas, mais ils sont nombreux à ne rien exclure, et à le faire savoir.

"Concours hippique"

"Une fois désigné le vainqueur de la primaire, je verrai en fonction de tout: de l'ambiance, du niveau de la primaire, de ce qui se passe, de ce qui se dit. Je n'ai aucune contrainte. Je ferai ce qui me semble le plus utile à la victoire de la gauche", a confié la ministre de l'Environnement Ségolène Royal au JDD.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, n'écarte rien non plus. "Lorsque nous y verrons plus clair, lorsque toutes les candidatures seront sur la table, que les candidats auront leurs signatures, alors il y aura des choix à faire", a-t-il expliqué dimanche sur France 3, en précisant ne pouvoir se résigner à devoir "choisir entre le candidat de la droite (...) et Marine Le Pen".

Même chose pour l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, qui a confié au Parisien qu'il verrait "dans les prochaines semaines".

Selon certains de ses proches, le chef de l'Etat qui était au théâtre dimanche soir plutôt qu'à regarder le second débat de la primaire, pourrait lui-même être tenté par un tel ralliement. "François Hollande va probablement soutenir Macron", a déclaré au JDD un de ses vieux amis, l'avocat Dominique Villemot.

Mais l'Élysée a souligné que les propos de M. Villemot "n'engage(aient) que lui". "Quand la primaire arrivera à son terme, le président de la République s'exprimera. Il laisse le scrutin se dérouler, le débat se faire", a-t-on ajouté.

Un désistement de Manuel Valls au profit d'Emmanuel Macron est-il envisageable? L'ex Premier ministre s'est agacé de la question, lors du premier débat de la primaire, jeudi. "La présidentielle ça n'est pas un concours hippique, ça n'est pas un jeu de petits chevaux", a-t-il cinglé.

Mais il a convenu lundi sur Europe 1 qu'il devrait parler avec Emmanuel Macron "pour créer les conditions du rassemblement", s'il sort vainqueur de la compétition. "Le candidat issu de la primaire aura une force et une légitimité, j'en suis convaincu", a-t-il ajouté, espérant que le rapport de force s'inversera à son profit.

Le directeur de campagne d'Arnaud Montebourg, François Kalfon, en est aussi persuadé, se demandant en quoi Emmanuel Macron serait plus légitime après quelques meetings réussis que "ceux qui auront le suffrage de 3 millions de personnes". "Ça n'existe même pas que le candidat issu de la primaire se retire", a-t-il ajouté sur Sud Radio/Public Sénat.

Quant à Benoît Hamon, il a été lapidaire: Emmanuel Macron n'est pas de gauche "quand il remet en cause les 35 heures" ou l'ISF, a-t-il dit sur BFMTV et RMC, fustigeant le "mi-gauche mi-droite, ou ni gauche ni droite" de l'ancien ministre.

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