Les commentateurs saluent la bonne tenue et la qualité générale des échanges mais c'est pour mieux souligner le décalage d'une "campagne cernée par Macron et Mélenchon", comme l'écrit Libération à sa Une.
Les socialistes "peuvent débattre à l'infini, ils parlent dans le vide", estime dans Le Figaro Yves Thréard, qui assure que "beaucoup regardent désormais vers Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, quand ce n'est pas de l'autre côté de l'échiquier politique".
Dans Libération, David Carzon pose crûment la question: "à quoi sert un candidat PS à l'élection présidentielle ? (...) On imagine le calvaire pour le candidat investi par la primaire si ses concurrents et leurs équipes filent chez Macron ou Mélenchon dès les résultats proclamés".
D'où cette impression de Jean-Emmanuel Ducoin dans L'Humanité que "chaque jour un peu plus, un état de panique parcourt le Parti socialiste". "Macron, Mélenchon: les socialistes pris dans l'étau", résume Le Figaro.
Macron 'grisé'
Comme le souligne Cécile Cornudet dans Les Echos, "Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont, eux, profité du moment pour intensifier leur offensive contre le parti et dissuader les électeurs de participer à la primaire. Moins les votants seront nombreux, plus le PS s'effacera et plus ils pourront s'en partager la dépouille".
De nombreux analystes reviennent d'ailleurs lundi sur la dynamique qui semble porter Emmanuel Macron qui "s'incruste" selon Le Parisien/Aujourd'hui en France. Son éditorialiste, Donat Vidal Revel, constate qu'avec "l'audace d'un enfant prodige à qui tout réussit", Emmanuel "Macron pousse chaque jour son avantage. Et il est grisé".
Dans son billet du Figaro, Guillaume Tabard explique que "face au phénomène Macron, le prétendant socialiste joue sa survie et François Fillon sa victoire".
Alors certes, dimanche sur BFMTV, iTELE et RMC, les sept prétendants à la primaire PS "eurent beau évacuer d'un revers de la main Emmanuel Macron et ne pas mentionner Jean-Luc Mélenchon, l'ombre de ces grands absents planait sur le studio", insiste Bruno Dive (Sud-Ouest).
Michel Urvoy se demande même dans Ouest-France si le vainqueur de la primaire "aura (...) l'élan, le soutien pour appeler Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon – qui ne bougeront pas – à se rallier à lui ? Ou n'est-ce pas lui qui devra rejoindre l'un des deux ?"
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