MAINTENANT, BATTEZ VOUS!
"Les punchlines sont les bienvenues ce soir!": les journalistes n'ont pas ménagé leurs efforts pour muscler le débat, comme en témoigne cette injonction prononcée dès l'ouverture par Laurence Ferrari (iTELE).
Après des débuts policés, le mot d'ordre semble rapidement entendu, avec quelques piques, tel Vincent Peillon qui lance sur le nucléaire: "François de Rugy n'est pas bienveillant, c'est normal, il y a une petite émulation sans doute"...
Mais se font entendre aussi des agacements contre les journalistes. A Ruth Elkrief (BFM TV) poussant pour une joute qui "permet aux Français" de faire leur sélection, Benoît Hamon réplique: "Non, ça c'est l'exercice que vous voulez faire, moi je réponds".
Et Arnaud Montebourg grince auprès des interviewers qui notent sa conversion à l'écologie: "Vous commencez à lire mes programmes"...
PAS D'ARDOISE MAGIQUE SUR LES MIGRANTS
Face à un Manuel Valls défendant la ligne dure de la France sur l'accueil des réfugiés, la température monte sur le plateau (même si François de Rugy relève que la clim' est trop forte).
A l'ex-Premier ministre qui assure que son gouvernement a "fait face à la crise migratoire", mais souligne qu'il n'est pas "sans coeur", Vincent Peillon réplique que "la vie, ce n'est pas une ardoise magique". Il dit son "sentiment que les Français étaient plus généreux que leurs dirigeants".
Et Benoît Hamon répond à Valls pour qui "c'est l'honneur de la France d'avoir mené cette politique", que l'honneur de la France est de ne pas être un des pays dont on a eu le sentiment qu'il était "parmi les moins volontaires".
"QUAND JE SERAI PRESIDENT"...
Jean-Luc Bennahmias s'efforce d'être moins trublion que lors du premier exercice, qu'il avait confessé avoir abordé "un peu stressé".
"Quand je serai président", n'hésite-t-il pas à dire notamment, évoquant sa volonté de faire "une alliance avec les pays du Sud", plutôt que de tout miser sur le couple franco-allemand et plaidant pour "un protectionnisme européen".
Il s'agace à plusieurs reprises quand il est coupé dans son élan: "J'aimerais bien pouvoir terminer avant qu'on me dise merci".
FEUX CROISES SUR LE CANNABIS
Benoît Hamon ouvre le sujet en jugeant que "la prohibition n'a jamais été aussi inefficace", tandis que Sylvia Pinel, légèrement moins crispée que lors du premier round, suggère de "redéployer les forces de l'ordre sur d'autres missions", comme la lutte contre le terrorisme.
Fidèle à lui-même, Manuel Valls dit son opposition à la dépénalisation car "il faut des interdits", comme Arnaud Montebourg, tandis que Vincent Peillon s'engage à ouvrir "sérieusement ce débat qui mérite une grande conférence nationale".
Dénonçant "40 ans d'hypocrisie", Jean-Luc Bennahmias prône une "légalisation contrôlée" tandis que François de Rugy propose une expérimentation.
"On ne va pas vous demander à chacun si vous avez déjà fumé", disent les journalistes. "Ca m'est arrivé", répond tout de même Bennahmias, provoquant quelques rires.
RUGY RECADREUR
Comme lors du premier débat, où il avait soulevé la question du coût du revenu universel de Benoît Hamon, au coeur des discussions, l'écologiste se pose en recadreur.
Sur le nucléaire, ce "réformiste" "sursaute" face aux positions de ses concurrents et plaide pour une sortie plus rapide qu'eux. Il se distingue en prônant 100% d'énergie renouvelable en 2050.
Dans la séquence consacrée au bilan du quinquennat de François Hollande, qui a préféré passer sa soirée au théâtre devant une pièce de Michel Drucker, il s'émeut des propositions de 49-3 citoyen, de certains de ses adversaires.
"Ca m'étonne beaucoup que la gauche puisse proposer un processus" qui donne aux "lobbies" autant de puissance pour bloquer un texte car "450.000 votes, n'importe quel lobby réussira à trouver cela".
"Heureusement que cette disposition n'existait pas", lors de la loi Veil sur l'avortement ou de l'abolition de la peine de mort, dit-il.
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