"Le mandat de Jammeh se finira le 19 janvier, et, à cette date, commencera le mandat du président élu Barrow (...) Il sera investi et assumera alors sa fonction sans faillir", a affirmé dimanche son porte-parole, Mai Fatty, présent avec lui dans la capitale sénégalaise.
Le porte-parole s'est ensuite refusé à préciser si l'investiture d'Adama Barrow est prévue à Dakar ou bien dans la capitale gambienne Banjul.
La Gambie est plongée dans une grave crise depuis que M. Jammeh a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire.
Yahya Jammeh dirige sans partage depuis 1994 ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest de moins de deux millions d'habitants, enclavé dans le Sénégal à l'exception de sa façade atlantique. Son mandat expire mercredi prochain.
Samedi, un mini-sommet sur cette crise gambienne s'est tenu dans Bamako en marge du 27ème sommet Afrique-France, réunissant notamment M. Barrow, les dirigeants nigérian Muhammadu Buhari, libérien Ellen Johnson Sirleaf ainsi que l'ex-président ghanéen John Dramani Mahama.
Une source de la présidence sénégalaise a confirmé dimanche à l'AFP que M. Barrow se trouve dans la capitale sénégalaise Dakar à la suite de consultations avec des responsables de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), en marge de ce sommet de Bamako.
"M. Barrow est à Dakar depuis dimanche" très tôt, rapporte l'Agence de presse sénégalaise (APS), citant une source officielle. "Le président de la République du Sénégal (Macky Sall) a répondu favorablement à la demande de son homologue du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf", présidente en exercice de la Cédéao, "en marge du sommet France-Afrique", selon l'agence.
Mme Sirleaf, qui avait fait le déplacement à Bamako en compagnie du président élu de la Gambie, "a demandé au chef de l'Etat sénégalais d'accueillir Adama Barrow jusqu'à son investiture prochaine, ce qu'a accepté Macky Sall +au nom de l'hospitalité sénégalaise+", ajoute l'APS.
Des milliers de Gambiens fuient le pays
Le climat d'incertitude en Gambie a récemment poussé des milliers de Gambiens à fuir le pays, en particulier vers le Sénéga, et la Guinée-Bissau, plus au sud.
Les personnes ayant fui au Sénégal ces deux dernières semaines sont "principalement des enfants", selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui explique que beaucoup de parents "craignant des troubles potentiels" ont décidé d'évacuer leurs enfants dans ce pays.
Depuis son revirement, M. Jammeh subit de nombreuses pressions extérieures et apparaît de plus en plus isolé. Il a saisi la justice pour faire annuler les résultats de la présidentielle et se dit déterminé à rester président tant qu'elle n'aura pas statué sur ses recours.
Ainsi jeudi, son avocat a déposé à la Cour suprême une nouvelle requête pour empêcher la prestation de serment de M. Barrow prévue jeudi prochain.
Une mission de la Cédéao s'est rendue à deux reprises à Banjul pour convaincre M. Jammeh de céder le pouvoir sans heurts.
L'Union africaine (UA) l'a sommé de quitter le pouvoir pacifiquement, le menaçant de "graves conséquences" dans le cas contraire et prévenant qu'elle ne le considérerait plus comme légitime à partir de jeudi.
Par ailleurs, de hauts responsables militaires de la Cédéao venant notamment du Sénégal, du Liberia et du Ghana se sont récemment réunis dans la capitale fédérale nigériane Abuja pour discuter de "l'impasse politique" en Gambie, selon l'Etat-major nigérian.
Au sommet Afrique-France de Bamako, le ministre ivoirien des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh a rappelé qu'un recours à la force n'était pas exclu.
Vendredi, le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, avait fait savoir que la Cédéao pourrait demander au Conseil de sécurité de l'ONU le déploiement de troupes en Gambie si M. Jammeh persistait à refuser de quitter le pouvoir.
La Cédéao n'a pas exclu une intervention militaire en dernier recours, même si l'armée nigériane a récemment nié qu'elle préparait ses troupes à intervenir en Gambie.
A LIRE AUSSI.
Le sommet ouest-africain demande le départ du président gambien mais s'abstient de mesures concrètes
Gambie: le président sortant Jammeh rejette les résultats une semaine après
Sommet Afrique-France à Bamako sur la sécurité et la démocratie
Gambie: Jammeh reste sourd aux pressions internationales
Présidentielles en Gambie: l'opposant Barrow met fin au pouvoir de Jammeh
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.